Malgré une affaire de corruption qui secoue le groupe indien Adani, le Sri Lanka a réaffirmé son engagement envers le projet de terminal international en eau profonde à Colombo Ouest. Gautam Adani, PDG du conglomérat, a été inculpé aux États-Unis en novembre pour avoir prétendument trompé des investisseurs dans un système de corruption à grande échelle. Cependant, le gouvernement sri-lankais, par la voix de son ministre des Ports, Bimal Ratnayake, a déclaré que cette affaire n’avait aucune incidence directe sur les plans du pays.
Le projet de terminal à conteneurs, estimé à 700 millions de dollars, revêt une importance stratégique pour le Sri Lanka. Ce dernier traverse une crise économique majeure depuis 2022, marquée par un défaut de paiement de sa dette extérieure. Selon M. Ratnayake, cette infrastructure est essentielle pour générer de nouveaux revenus et redynamiser l’économie nationale.
Le contexte géopolitique et financier du projet
Le terminal en question se situe à proximité d’une autre infrastructure gérée par la Chine, soulignant l’importance géopolitique de Colombo dans la région de l’océan Indien. La décision d’Adani de renoncer à un prêt américain, annoncé récemment, a été interprétée comme une réponse à l’influence croissante de la Chine dans le pays insulaire.
En parallèle, Colombo a initié une enquête sur les investissements du groupe Adani au Sri Lanka, incluant non seulement le port mais aussi une ferme éolienne évaluée à 442 millions de dollars dans le nord du pays. Le nouveau président sri-lankais, Anura Kumara Dissanayake, qui s’était opposé au projet éolien durant sa campagne, a confirmé que son gouvernement partage cette position. Le ministre des Ports a déclaré que le projet éolien pourrait menacer la souveraineté énergétique nationale, renforçant ainsi l’idée qu’il ne sera pas poursuivi.
Impact des controverses sur le groupe Adani
L’inculpation de Gautam Adani a ébranlé son empire économique, qui s’étend des énergies renouvelables aux infrastructures portuaires et aéroportuaires, en passant par les médias. Depuis novembre, le groupe aurait perdu près de 55 milliards de dollars de capitalisation boursière, selon des estimations publiées par la société.
Cependant, le gouvernement sri-lankais insiste sur l’importance de ne pas confondre les affaires judiciaires du PDG avec la viabilité des projets en cours. Le ministre Ratnayake a souligné que le port de Colombo est vital pour la relance économique et ne doit pas être influencé par des considérations externes.