Le prix du gaz sur le marché européen a reculé sous le seuil de 50 euros le mégawattheure vendredi, près de sept fois moins qu’à son plus haut historique dans les premiers jours de l’invasion russe de l’Ukraine. Les craintes de pénuries au plus fort de l’hiver en raison du rôle crucial de la Russie comme fournisseur de l’Europe se sont apaisées.
Des facteurs ayant impacté le marché
“Les prix européens du gaz ont baissé de 50% depuis novembre grâce à des températures anormalement élevées” qui limitent l’utilisation du chauffage “et à une compétition pour le gaz naturel liquide (GNL) limitée du côté de la Chine quand les mesures anti-Covid étaient encore d’actualité”, commente Edoardo Campanella, analyste chez UniCredit.
Des prix encore élevés malgré la baisse
Le contrat à terme du TTF néerlandais, qui fait référence sur le marché européen, s’échangeait pour moins de 50 euros le mégawattheure (MWh) vendredi matin pour la première fois depuis septembre 2021. Les prix restent historiquement élevés. Avant 2021 et le début des tensions sur les livraisons russes, ils avaient rarement dépassé 35 euros. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) a revu nettement à la baisse ses prévisions de croissance pour les pays qu’elle couvre, à 2,1% pour 2023 contre 3% auparavant, soulignant des prix du gaz, “six fois plus élevés qu’outre-Atlantique”.
Une baisse des cours de courte durée
“Sans la diminution drastique des livraisons de gaz russe, l’Europe pourrait profiter actuellement d’une croissance au dessus de la moyenne plutôt que de subir une stagnation”, déplore Salomon Fiedler, analyste chez Berenberg. Et le répit apporté par la baisse des cours pour des pays qui luttent contre une inflation galopante pourrait être de courte durée. “Malgré des réserves élevées, si les températures se normalisent à l’hiver 2023-24, baisser la consommation sera plus difficile, rendant la compétition avec la Chine pour le GNL plus intense”, prévient M. Campanella.
Une hausse des importations de GNL
L’Europe a augmenté ses importations de GNL de 60% en 2022 pour compenser la baisse de l’offre russe, selon un rapport publié jeudi par le géant des hydrocarbures Shell, qui prévoit que le marché restera “tendu” dans les années à venir en raison de la concurrence entre acheteurs et d’un manque d’augmentation de l’offre.
Baisse des prix du pétrole
Du côté du pétrole, le Brent européen pour livraison en mars cédait 1,37% à 83,96 dollars vers 09H45 GMT (10H45 à Paris) et le WTI américain perdait 1,47% à 77,34 dollars.