Les prix du pétrole montaient légèrement mardi, les cours reprenant leur souffle au lendemain de gains conséquents après la décision surprise de certains membres de l’Opep+ de réduire leur production.
Vers 09H30 GMT (11H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin prenait 0,42% à 85,29 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, gagnait 0,53% à 80,85 dollars.
Les analystes de DNB soulignent que l’offre pétrolière devrait être « insuffisante » pour répondre à la demande à partir de mai. Huit membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+) ont en effet décidé dimanche de réduire leur production de pétrole dès mai, et jusqu’à la fin de l’année. La Russie a quant à elle prolongé sa coupe de production également jusqu’à fin 2023.
L’Opep+ a reconnu ces initiatives lundi lors d’une réunion technique tenue par visioconférence, qualifiant cette mesure de « précaution visant à soutenir la stabilité du marché pétrolier ». « Les réductions volontaires de la production n’ont rien de nouveau mais l’ampleur de ce dernier épisode est sans précédent », note Giovanni Staunovo, analyste chez UBS. Et « comme il s’agit de réductions volontaires, les neuf membres de l’alliance de l’Opep+ disposent d’une plus grande marge de manoeuvre pour les annuler si les conditions le justifient », explique-t-il.
Au total, le marché pourrait être amputé d’environ 1,66 million de barils par jour (bpj) comparé au niveau actuel. En février, les treize pays de l’Opep ont pompé 28,92 millions de barils par jour, selon les chiffres de l’alliance, et S&P Global Platts estimait à 42,67 millions de bpj la production totale du groupe élargi de l’Opep+ comprenant la Russie.
« L’équilibre pétrolier devrait se resserrer considérablement si les réductions étaient pleinement mises en oeuvre », alerte Tamas Varga, de PVM Energy. Pour les analystes de DNB, la coupe est telle qu’elle pourrait encore faire grimper les prix dans les mois à venir, d’autant que le marché s’attend à une reprise en force de la demande chinoise.