Les cours du pétrole restaient stables mercredi, le marché retrouvant son calme après l’annonce de coupes de production de membres de l’Opep+, les craintes sur la croissance économique mondiale, et donc la demande, refaisant surface.
Vers 09H30 GMT (11H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin perdait 0,07% à 84,88 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, glissait de 0,19% à 80,56 dollars. « Après l’annonce de l’Opep+ ce week-end, le calme est revenu sur le marché », avance Tamas Varga, analyste pour PVM Energy.
L’attention des investisseurs se porte actuellement sur « les inquiétudes quant à la vigueur de la croissance économique, l’activité manufacturière de la Chine, de la zone euro et des États-Unis s’étant ralentie le mois dernier », poursuit l’analyste. « Le dilemme est de savoir si les perspectives économiques moroses ou la réduction (…) de la production de l’Opep+ domineront la pensée des investisseurs » dans les prochains jours, souligne-t-il.
A la surprise générale, huit membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+) ont annoncé dimanche couper leur production de plus d’un million de barils par jour, faisant ainsi bondir les prix du brut en début de semaine. Pour M. Varga, le potentiel immédiat de hausse des cours est désormais limité, « l’effet de surprise (étant) intégré dans les prix ». « La prochaine impulsion haussière interviendra lorsque ces réductions seront effectivement mises en oeuvre », en mai.
Craig Erlam, analyste d’Oanda, note pour sa part que le prix du Brent devrait rester au-dessus des 80 dollars le baril, le groupe de pays exportateur ayant montré sa volonté de maintenir le cours à ce niveau. « Non seulement il réduira sa production, mais il le fera sans avertissement » en cas de forte baisse des cours, lance-t-il.
Toujours du côté de l’offre, Bagdad et les autorités locales du Kurdistan irakien ont signé mardi un accord permettant la reprise des exportations de pétrole de la région autonome vers la Turquie, interrompues il y a dix jours. Le marché attend également la publication de l’état des stocks commerciaux américains par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) pour la semaine achevée le 31 mars.
La fédération de professionnels du secteur, l’American Petroleum Institute (API), a estimé mardi que les stocks de brut avaient chuté de 4,3 millions de barils la semaine dernière, et que ceux d’essence avaient également fondu de 4 millions de barils. Les données de l’API sont réputées toutefois moins fiables que celles de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA). Les analystes tablent pour leur part sur une baisse de 1,7 million de barils des réserves commerciales de brut, et de 2 millions de barils d’essence, selon la médiane d’un consensus compilé par Bloomberg.