Le gouvernement allemand dément une information selon laquelle il aurait décidé de reporter la fermeture de ses centrales nucléaires. Il assure également que des mesures seront prises en fonction des résultats des tests de résistance en cours.
Contexte du nucléaire allemand
L’Allemagne compte, à ce jour, 3 centrales nucléaires produisant de l’électricité.
La Loi Atomique de 2002 prévoyait l’abandon progressif du nucléaire. Fin 2010, Angela Merkel fait voter un prolongement de 12 ans en moyenne de la durée d’exploitation des réacteurs allemands. En 2011, le gouvernement a adopté un projet de loi de sortie du nucléaire d’ici fin 2022. Il s’agit de la Loi Atomique 2011.
La catastrophe de Fukushima avait établi un large consensus en Allemagne. En ce sens, l’abandon du nucléaire avait été souhaité pour fin 2022.
La sortie du nucléaire visait l’augmentation de la part des énergies renouvelables permettant ainsi de limiter les émissions carbones. L’Allemagne reste néanmoins très dépendante des combustibles fossiles comme le lignite, le charbon, le gaz et le fioul.
Une possible crise énergétique
Le débat concernant la fermeture de ces centrales reste vif. De fait, la question de l’opportunité de les maintenir en activité se pose. La possibilité d’une crise énergétique cet hiver offre un terrain favorable aux discussions.
Le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et, par conséquent, de réduction de volumes de gaz précédemment assurés par Nordstream 1, inquiète. Par ailleurs, l’Allemagne est le plus grand acheteur de gaz de l’UE. Sa consommation s’élève à environ 95 milliards de mètres cubes par an.
En outre, les centrales Emsland, Isar 2 et Neckarwestheim, produisent environ 6% de l’électricité du pays. À elles trois, elles totalisent une puissance électrique d’environ 4.300 MW. La fermeture de ces centrales priverait donc le pays de cet apport énergétique supplémentaire.
Cependant, un porte-parole indique que le gouvernement allemand n’a pas encore pris de décision. Il attend les résultats finaux des tests de résistance afin de décider sur cette base.
Les résultats préliminaires indiquent que les entreprises de distribution d’énergie peuvent prendre à leur charge les coûts. Ceux-ci concernent le démantèlement des centrales nucléaires et l’élimination des déchets radioactifs.