Alors que l’Afrique demeure confrontée à un déficit énergétique majeur, certaines initiatives locales témoignent d’un changement structurel dans la gestion des ressources naturelles. Au Nigeria, la production du bloc pétrolier OML 17 a doublé en seulement 100 jours sous une direction nationale, atteignant un taux de réconciliation de 99,8 % dans une zone traditionnellement marquée par des pertes et des irrégularités opérationnelles.
Un modèle d’efficacité et de transparence
OML 17, considéré comme l’un des actifs terrestres les plus complexes du pays, est devenu un exemple de rigueur dans la gestion énergétique. Sous la supervision d’équipes locales, chaque baril extrait a été acheminé jusqu’au terminal, tandis que le gaz associé a été totalement intégré au réseau intérieur, contribuant à l’alimentation des foyers et des industries nigérianes. Ces performances ont été obtenues sans apport massif de capitaux étrangers ni recours à une expertise internationale, mais grâce à un pilotage axé sur la responsabilité et la transparence.
Le modèle développé sur ce site illustre la capacité des opérateurs africains à maximiser la valeur des actifs existants en optimisant les processus, en améliorant les contrôles de flux et en réduisant les pertes. Ces résultats ouvrent la voie à une reproduction du modèle dans d’autres pays producteurs d’Afrique centrale et australe, notamment en République du Congo, en Angola et au Gabon.
Des perspectives pour l’investissement public africain
Environ 600 millions d’Africains restent privés d’électricité, dont 85 millions au Nigeria, premier producteur de pétrole brut du continent. Malgré la disponibilité de vastes réserves de gaz naturel, la dépendance historique à l’investissement étranger a limité la capacité des États africains à exploiter efficacement leurs propres ressources. Le succès opérationnel du bloc OML 17 souligne l’importance d’un leadership local fort et d’un contrôle accru des infrastructures énergétiques publiques.
Pour atteindre les objectifs fixés à l’horizon 2030, le continent devra mobiliser environ $2tn d’investissements dans les infrastructures énergétiques. Les investisseurs publics et institutionnels se montrent de plus en plus attentifs à la qualité de la gouvernance locale, aux mécanismes de transparence et aux indicateurs de performance qui garantissent la viabilité des projets.
Un tournant pour la souveraineté énergétique
Le cas du Nigeria démontre qu’une approche fondée sur la responsabilisation locale peut transformer durablement la performance des actifs nationaux. En plaçant la gestion énergétique sous contrôle africain et en impliquant les communautés locales dans les programmes d’exploitation, le pays consolide la crédibilité de ses institutions et attire de nouvelles formes d’investissement public.
La réussite d’OML 17 témoigne de la maturité croissante du secteur énergétique africain. Elle met en lumière le potentiel d’un modèle de développement autonome, où les ressources, la compétence technique et la gouvernance locale convergent pour soutenir une croissance durable et renforcer l’indépendance énergétique du continent.