Le Niger a officiellement invité des entreprises russes à investir dans l’exploration et l’exploitation de ses ressources naturelles, a annoncé Ousmane Abarchi, ministre nigérien des Mines, dans un entretien avec l’agence publique russe Ria Novosti. Cette initiative s’inscrit dans un contexte tendu marqué par des différends avec des acteurs occidentaux, en particulier la France.
Selon le ministre, plusieurs sociétés russes ont déjà manifesté leur intérêt pour intervenir dans différents secteurs d’extraction, allant au-delà de l’uranium. « Nous les avons invitées à venir au Niger dans ce cadre », a-t-il déclaré, en soulignant que cette coopération pourrait diversifier les partenariats économiques du pays.
Un conflit avec les sociétés françaises
Les relations entre le Niger et les entreprises françaises, notamment Orano, spécialiste de l’uranium, se détériorent depuis plusieurs mois. Niamey a exprimé son mécontentement face à la suspension des activités de production par Orano fin octobre. Cette décision intervient après le retrait en juin par le gouvernement nigérien du permis d’exploitation du site d’Imouraren, l’un des plus importants gisements d’uranium au monde.
Ousmane Abarchi a critiqué la position de la France et de ses entreprises : « Est-ce qu’il vous paraît concevable qu’à ce titre nous, Etat du Niger, acceptions que les sociétés françaises continuent à exploiter nos ressources naturelles ? »
Une nouvelle orientation géopolitique
Depuis le coup d’État militaire de juillet 2023, le Niger a adopté une posture de souveraineté nationale plus affirmée, se distanciant de l’Occident au profit de nouvelles alliances. Les autorités en place ont réitéré leur intention de revoir les conditions d’exploitation des ressources naturelles par les compagnies étrangères.
La Russie figure parmi les partenaires privilégiés de cette nouvelle stratégie. En parallèle, des discussions sont également engagées avec l’Iran, reflétant une volonté de diversifier les investissements étrangers.
Une situation économique et sécuritaire complexe
Les tensions économiques liées à l’exploitation des ressources naturelles s’ajoutent à une situation sécuritaire délicate. La fermeture de la frontière avec le Bénin, justifiée par des raisons de sécurité, complique davantage les exportations d’uranium, un enjeu majeur pour le Niger.
Face à ces défis, le gouvernement nigérien cherche à garantir un contrôle accru de ses richesses tout en s’ouvrant à de nouveaux acteurs capables de contribuer à son développement économique et énergétique.