Au Japon, les 6 millions de mt/an de contrats d’approvisionnement en GNL arrivent à terme en 2023, exposant le pays à des incertitudes.
Une tension palpable
Le Japon devra redoubler d’efforts pour remplacer cet approvisionnement dans un contexte de tensions sur les marchés du GNL. L’Europe est elle aussi engagée dans la course au GNL cherchant à remplacer son approvisionnement en gaz russe au plus vite. L’invasion de l’Ukraine a rééquilibré l’offre et la demande de GNL rendant l’approvisionnement plus incertain que jamais.
Le contrat à long terme établi avec les Russes pour le projet pétrolier et gazier Sakhaline 2 sera maintenu. Un acheteur japonais déclare:
« Tout le monde est à la recherche de [fournitures] à long terme, y compris pour les [contrats] à court et moyen terme. Nous avons sollicité quelques [fournisseurs], mais aucun ne propose de contrats à long terme indexés sur le pétrole « .
D’après la base de données de S&P Global Commodity Insights ces contrats représentent environ 8% des importations annuelles de GNL du Japon.
Les échanges du GNL au comptant se poursuivront si le pays ne parvient pas à obtenir une prolongation de ses contrats. Les entreprises prennent les devants pour se préparer à cette situation de pénurie, mais elles devront prendre des mesures supplémentaires. En plus d’assurer des approvisionnements, elles devront rechercher des opportunités d’achats comme l’affirme l’Institute of Energy Economics.
Relance du nucléaire
De plus, ces incertitudes surviennent au moment ou le prix de référence Platts JKM a atteint un sommet historique de 84,762/MMBtu. Les acheteurs de GNL ont néanmoins réussi, pour la plupart, à sécuriser leur approvisionnement jusqu’à mars 2023. D’autres élaborent toujours leurs programmes de livraison annuels pour 2023, selon des sources du marché.
Cependant, le pays s’expose à un niveau de demande globale d’électricité similaire à celui de 2022. La directrice associée des solutions gaz, électricité et climat chez S&P Global, déclare :
« Avec un approvisionnement serré qui devrait se poursuivre au cours des prochaines années, la stratégie de redémarrage nucléaire du Japon contribuera à atténuer la situation. Toutefois, le redémarrage du nucléaire reste très incertain et les retards exerceront une pression sur le marché tendu du GNL ainsi que sur l’offre d’électricité nationale. »
Le redémarrage prévu des réacteurs nucléaires Takahama n°1 et n°2 de 826MW de Kansai Electric lèveront la pression sur le GNL.
Ils seront redémarrés en juin et juillet après des arrêts pour maintenance programmée en 2011. Au total, les Japonais remettront 10 réacteurs en service d’ici à février 2023. Parmi les recteurs, on relève le n°3 et N°4 de Genkai de 1,18GW chacun.