Le Grand Barrage de la Renaissance : Une coopération indispensable pour la gestion durable du Nil

Le Grand Barrage de la Renaissance représente un espoir énergétique pour l’Éthiopie et un défi hydrique pour l’Égypte et le Soudan. Une gestion concertée est cruciale pour prévenir les crises dans le bassin du Nil.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

8.25€/mois*

*facturé annuellement à 99 € la première année, puis 149€/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

PASS 7 JOURS

Jusqu’à 50 articles consultable durant 7 jours, sans renouvellement automatique

3€/semaine*

COMPTE GRATUIT​

3 articles/mois​

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.

L’Éthiopie s’est lancée en 2011 dans la construction du Grand Barrage de la Renaissance (GERD), un projet stratégique pour répondre à ses besoins énergétiques et favoriser son développement économique. Avec une capacité prévue de 74 milliards de mètres cubes et une production électrique annuelle estimée à 16 000 GWh, ce barrage est le plus grand d’Afrique.

Pour un pays où seulement 45 % de la population a accès à l’électricité, le GERD représente une solution cruciale. En doublant sa capacité énergétique, l’Éthiopie espère non seulement améliorer les conditions de vie de sa population, mais aussi devenir un exportateur d’énergie clé dans la région.

Cependant, le GERD ne se limite pas à une dimension nationale. Ses impacts hydrologiques concernent tout le bassin du Nil, une ressource vitale pour onze pays africains, dont l’Égypte et le Soudan, qui redoutent des perturbations majeures.

Les craintes des pays en aval

L’Égypte, qui dépend du Nil pour 97 % de ses ressources en eau, voit dans le GERD une menace potentielle. Les préoccupations se concentrent principalement sur les périodes de remplissage du réservoir et les impacts en cas de sécheresse prolongée. Le barrage d’Assouan, qui régule les ressources en eau de l’Égypte, pourrait voir ses niveaux critiques affectés, menaçant la sécurité alimentaire et énergétique du pays.

Au Soudan, les inquiétudes sont partagées entre les risques et les opportunités. D’une part, le GERD pourrait réguler le débit du Nil Bleu, réduisant les risques d’inondations. D’autre part, une gestion unilatérale du barrage éthiopien pourrait entraîner des déséquilibres hydriques, affectant les projets agricoles et les besoins domestiques.

Les défis techniques et politiques

Malgré une décennie de négociations, aucun accord juridique contraignant n’a été signé entre l’Éthiopie, l’Égypte et le Soudan. Deux points de désaccord majeurs subsistent :

1. La définition de la sécheresse prolongée : L’Égypte considère qu’un débit moyen annuel inférieur à 39 milliards de mètres cubes constitue une sécheresse, tandis que l’Éthiopie propose un seuil inférieur, à 35 milliards de mètres cubes.

2. Les politiques d’atténuation : Les pays divergent sur les niveaux de fonctionnement du GERD pendant les périodes de sécheresse. L’Égypte exige un abaissement à 595 mètres pour protéger le barrage d’Assouan, alors que l’Éthiopie craint que cette mesure ne limite sa production énergétique.

Des solutions collaboratives pour éviter la crise

Les experts recommandent une gestion concertée reposant sur des principes de partage équitable et une transparence accrue. Une étude récente propose des scénarios viables pour minimiser les tensions :

– Abaisser temporairement le niveau de fonctionnement du GERD : Pendant les périodes de sécheresse prolongée, réduire le niveau à 595 mètres pourrait minimiser les déficits hydriques en aval, tout en maintenant 87 % de la production énergétique optimale.

– Établir un seuil critique pour le barrage d’Assouan : Fixé à 165 mètres, ce seuil activerait des mécanismes de gestion concertée pour éviter une crise. La surveillance en temps réel du débit du Nil pourrait renforcer la réactivité des décisions.

Les impacts économiques d’un échec

Un manque de coopération autour du GERD pourrait entraîner des pertes économiques considérables. Pour l’Égypte, chaque milliard de mètres cubes manquant se traduirait par une perte de 0,9 milliard de dollars, principalement dans le secteur agricole. Cela affecterait également l’emploi et la sécurité alimentaire.

L’Éthiopie, de son côté, risquerait de ralentir l’exploitation du GERD et de perdre des revenus potentiels liés à l’exportation d’électricité. En outre, une gestion non concertée pourrait exacerber les tensions régionales, compromettant les opportunités de développement commun.

Recommandations pour une coopération durable

Plusieurs recommandations émergent pour surmonter ces défis :

1. Créer un comité régional de gestion : Une instance composée des trois pays pour superviser les opérations du GERD et coordonner les réponses aux sécheresses.

2. Promouvoir la transparence : Un échange de données hydrologiques en temps réel renforcerait la confiance et faciliterait la prise de décision.

3. Investir dans des projets conjoints : Des initiatives de conservation de l’eau et de modernisation des infrastructures agricoles pourraient réduire les impacts environnementaux et stabiliser les écosystèmes.

4. Adopter un cadre juridique contraignant : Un accord clair définirait les responsabilités et droits de chaque pays pour éviter les crises futures.

Réforme du tarif électrique en France : les députés alertent sur un risque accru pour les consommateurs

Un rapport parlementaire met en cause la réforme de la tarification de l’électricité prévue pour 2026, pointant une exposition accrue au marché et un mécanisme de redistribution encore flou.

États-Unis : le Sénat valide deux nominations, basculant le FERC sous majorité républicaine

Le Sénat américain a confirmé deux nouveaux commissaires à la tête de la Commission fédérale de régulation de l’énergie, offrant une majorité républicaine qui pourrait redessiner l’approche réglementaire des infrastructures énergétiques nationales.

Ottawa alloue 3 mn CAD pour soutenir les projets autochtones liés aux minéraux critiques

Le gouvernement fédéral lance un appel à projets doté de 3 mn CAD pour financer la participation autochtone aux infrastructures et projets énergétiques liés aux minéraux critiques.
en_1140320948540

L’Afrique vise la transformation locale pour peser dans l’économie énergétique mondiale

Des opportunités émergent pour les pays africains de passer de l’extraction à la fabrication industrielle dans les chaînes de valeur des technologies énergétiques, alors que les discussions du G20 de 2025 mettent en lumière ces enjeux.

La capacité mondiale en énergies renouvelables devrait doubler d’ici 2030, dominée par le solaire

Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la capacité mondiale de production renouvelable pourrait plus que doubler d’ici 2030, portée par l’essor du solaire photovoltaïque malgré les tensions sur les chaînes d’approvisionnement et les politiques changeantes.

L’Algérie engage 60 milliards $ pour renforcer sa stratégie énergétique d’ici 2029

L’Algérie prévoit d’allouer 60 milliards $ à ses projets énergétiques d’ici 2029, majoritairement orientés vers l’amont pétrolier et gazier, tout en développant la pétrochimie, les renouvelables et les ressources non conventionnelles.
en_114071088540

Les exportations chinoises de technologies propres atteignent 20 milliards $ en août

La Chine a établi un record d’exportations de technologies propres en août, dopée par la hausse des ventes de véhicules électriques et de batteries, avec plus de la moitié de la croissance provenant des marchés hors OCDE.

Une frappe ukrainienne prive 5 400 foyers d’électricité dans la région de Belgorod

Une attaque nocturne sur le réseau électrique de Belgorod a coupé l’alimentation pour des milliers d’habitants, selon les autorités locales russes, malgré une reprise partielle des services dès le lendemain matin.

L’Académie des sciences alerte sur les risques économiques liés à la géoingénierie solaire

L’Académie des sciences appelle à un accord international pour interdire la modification du rayonnement solaire, évoquant des risques majeurs pour la stabilité climatique et les économies mondiales.
en_114051061540

Le shutdown fédéral menace les délais de permis et les projets énergétiques aux États-Unis

L’arrêt des services fédéraux américains perturbe l’ensemble de la chaîne décisionnelle pour les projets énergétiques et miniers, avec des risques accrus de retards administratifs et d’absence de données critiques.

Les agences de l’énergie aux États-Unis préparent le gel de leurs activités

Face à l’éventualité d’une fermeture du gouvernement fédéral, plusieurs agences américaines de l’énergie organisent la suspension de leurs services et la mise au chômage technique de milliers d’employés.

EMBER: le Chili pourrait économiser $15mn par an en réduisant ses pertes d’énergie renouvelable

Un rapport révèle l’impact économique des pertes d’énergies renouvelables au Chili, indiquant qu’une baisse de 1% des curtailments générerait $15mn d’économies annuelles.
en_11403102029540

Le Danemark augmente la sécurité énergétique après des survols de drones non identifiés

Face à une menace croissante sur ses infrastructures, le Danemark élève son niveau d'alerte énergétique, en réponse à une série de survols de drones non identifiés et au contexte géopolitique tendu.

France : Lecornu écarte un gel du solaire et de l’éolien

Le Premier ministre a rejeté les rumeurs évoquant un moratoire sur les renouvelables, alors que la publication de la prochaine feuille de route énergétique suscite des tensions dans le secteur.

Koweït ajoute 14 GW de capacité électrique d’ici 2031 pour éviter les pénuries

Le Koweït prévoit de développer 14,05 GW de nouvelles capacités électriques d’ici 2031 afin de répondre à la demande croissante et limiter les coupures planifiées, accentuées par les températures extrêmes et les retards de maintenance.
en_1140280936540

Ignite Power rejoint le programme Pro Energia+ de 270 millions $ en Mozambique

Le partenariat avec le programme Pro Energia+ financé par la Banque mondiale vise à étendre l’accès à l’électricité au Mozambique en ciblant les communautés rurales à travers un mécanisme de financement basé sur les résultats.

Bruxelles impose un nouveau système de redevances pour le contrôle des marchés énergétiques

La Commission européenne renforce le financement d'ACER via une nouvelle grille tarifaire appliquée aux entités déclarantes, visant à soutenir une surveillance accrue des transactions sur les marchés de gros de l’énergie.

EDF face à 460 milliards € d’investissements, la Cour des comptes alerte l’État

La Cour des comptes appelle à clarifier le financement d’EDF, confronté à un programme d’investissement de 460 milliards EUR d’ici 2040, alors que l’entreprise publique doit lancer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires.
en_1140240945540-2

Washington restitue $13bn de fonds non engagés alloués à la transition énergétique

Le Département de l’Énergie des États-Unis va restituer plus de $13bn de fonds non dépensés, initialement alloués à des initiatives climatiques, conformément à la nouvelle politique budgétaire de l'administration Trump.

Trump menace l’AIE de retrait si sa ligne anti-pétrole n’est pas révisée

Sous pression de Washington, l’Agence internationale de l’énergie réintroduit un scénario pro-fossile dans son rapport, marquant un tournant dans ses orientations face à la montée des tensions avec l’administration Trump.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

8.25€/mois*

*facturé annuellement à 99 € la première année, puis 149€/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

PASS 7 JOURS

Jusqu’à 50 articles consultable durant 7 jours,
sans renouvellement automatique

3€/semaine*

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.