Selon Reuters, le gouvernement slovaque soutient depuis le Mercredi 18 mai une taxation sur le brut russe transformé dans le pays. D’après des responsables gouvernementaux, le but est de collecter des revenus pour des mesures visant à contrer l’inflation pour soutenir les ménages.
Des divergences sur la méthode au sein du gouvernement
C’est le ministre des finances Igor Matovic qui propose cette taxe. Cela suscite les critiques du ministre de l’économie Richard Sulik et de son petit parti au sein de la coalition au pouvoir. En outre, ces derniers estiment que la taxe entraînerait une hausse plus importante des prix du carburant.
Le parti SaS de Sulik déclare qu’il pourrait toujours mettre son veto au projet lorsqu’il sera soumis au vote du Parlement. Il souhaite d’abord consulter la seule raffinerie du pays gérée par Slovnaft. Cette dernière est une filiale du groupe hongrois MOL.
De son côté, Igor Matovic défend sa proposition de taxe. Il affirme que cette taxe pourrait permettre de lever jusqu’à 300 millions d’euros. Cela aiderait le gouvernement à trouver des moyens d’alléger le poids de l’inflation galopante sur les ménages.
Un projet intervenant dans un contexte incertain sur l’avenir du pétrole russe
La proposition de taxe intervient alors que les Etats de l’Union Européenne cherchent à se mettre d’accord sur un embargo du pétrole russe. Cela se justifie suite à l’invasion de l’Ukraine.
De son côté, la Slovaquie dépend du brut russe via l’oléoduc Druzhba qui date de l’époque soviétique. Le pays demande une dérogation à l’embargo sur le pétrole.
Le projet consiste à instaurer un taux d’imposition de 30%. Le calcul se fait à partir de la décote importante du pétrole russe par rapport au Brent international depuis le début de la guerre en Ukraine. Slovnaft déclare dans un communiqué qu’elle continue, pour l’instant, d’appliquer une tarification basée sur les prix du marché.
Une réelle mise en œuvre d’une taxation sur le brut russe transformé ?
En février, le gouvernement a tenté d’instaurer une taxe sur les « bénéfices excédentaires » de la production d’énergie nucléaire. L’objectif était d’aider les ménages à faire face à la flambée des factures d’énergie.
Le gouvernement renonçait à cette taxe au moment où le ministère de l’économie obtenait la promesse de plafonner les prix de l’électricité pour les ménages de la part de Slovenske Elektrarne. Cette dernière exploite les deux centrales nucléaires du pays. C’est le groupe italien Enel et le groupe EPH du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky qui détiennent majoritairement Slovenske Elektrarne.