Le Premier ministre François Bayrou a confirmé que la France dévoilera sa stratégie nationale d’hydrogène révisée le 15 avril, une annonce très attendue par les acteurs du secteur. Cette mise à jour, qui sera présentée par le ministre de l’Industrie Marc Ferracci, survient dans un contexte de ralentissement du développement industriel de l’hydrogène, marqué par des investissements fragilisés et des retards dans les projets d’électrolyse.
Des objectifs revus à la baisse
Lors d’un comité interministériel de l’innovation réuni au Centre Pompidou à Paris en présence de quatorze ministres, François Bayrou a reconnu que la France n’atteindrait pas ses ambitions initiales en matière de production d’hydrogène. Le gouvernement a sécurisé 0,4 gigawatt de capacités d’électrolyse alors que l’objectif pour 2026 s’élevait à 0,8 gigawatt. L’exécutif envisage donc de réviser sa feuille de route afin de relancer une filière confrontée à une demande encore trop faible et à des coûts de production non compétitifs.
Un soutien public renouvelé à l’industrie
La première stratégie nationale, lancée en 2020, avait mobilisé 9 milliards d’euros via le plan France 2030, avec pour priorité la décarbonation de l’industrie lourde et la création d’une filière nationale de l’électrolyse. Malgré l’implantation de start-up telles que McPhy, Elogen ou Genvia, les commandes en électrolyseurs peinent à décoller, freinant la montée en puissance industrielle. Plusieurs projets ont été suspendus ou annulés.
France Hydrogène appelle à une vision claire et durable
Dans ce contexte, France Hydrogène, organisme représentant la filière, a salué jeudi l’annonce de nouveaux projets bénéficiant du soutien de France 2030. Il s’agit notamment d’une usine d’électrolyseurs pour Gen’Hy en Bourgogne-Franche-Comté, ainsi que de projets de production destinés à l’aviation durable comme Masshylia, Green Lhyfe Horizon, et plusieurs initiatives portées par Kereauzen, Bio T Jet, Dézir et TakeKair.
Philippe Boucly, président de France Hydrogène, a souligné la nécessité de « redonner un cap clair, ambitieux et pérenne sécurisant pour les industriels et les investisseurs ». Il a également insisté sur l’importance de « signaux positifs envers la mobilité routière hydrogène – lourde ou intensive – », un segment actuellement en attente d’arbitrages budgétaires et réglementaires.