Le Costa Rica, pionnier en recyclage de batteries au lithium en Amérique latine

Par la transformation des piles et des batteries usagées en "blackmass", l'entreprise costaricienne spécialisée dans le recyclage des produits technologiques Fortech permet de développer un modèle économique durable et soucieux de l'environnement.

L’entreprise costaricienne Fortech s’est spécialisée dans le recyclage des produits technologiques depuis 27 ans. Depuis six ans, elle s’attelle à donner une nouvelle vie aux piles et batteries au lithium. L’usine de Fortech à Cartago est une « mine urbaine », selon son directeur technique, Daniel Rivas. En effet, l’entreprise ne se procure pas de lithium dans des salines, mais à partir de piles et batteries usagées.

Un marché en pleine croissance

Des centres de collecte de piles et batteries usagées ont été mis en place par Fortech dans des commerces, magasins d’électronique ou chez les concessionnaires automobiles du Costa Rica. Les piles et batteries sont ensuite livrées à l’usine de Fortech. La quantité de batteries en fin de vie dépassera la capacité de recyclage en Europe en 2028, selon l’Université allemande d’Aachen. Seules pour l’Europe, ce sont 1,4 million de tonnes de batteries qui seront à recycler en 2038, estime l’Université allemande. Au Costa Rica, 1 500 tonnes de piles et batteries arrivent actuellement en fin de vie chaque année, souligne Francisco Pereira, fils de Guillermo Pereira, le directeur général de Fortech.

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Un exemple pour l’Amérique latine

La valorisation des batteries au lithium usagées fait du Costa Rica un pionnier en Amérique latine, selon l’agence allemande GIZ de coopération pour le développement, qui soutient l’entreprise Fortech. Les batteries sont triturées pour en extraire les métaux qui les composent. Les déchets passent ensuite au laboratoire où les métaux sont extraits et transformés en une poudre grise appelée « blackmass » et composée de cobalt, nickel, manganèse et lithium. Cette poudre est vendue à des usines en Europe qui vont achever le processus et fabriquer de nouvelles batteries.

Un modèle économique soucieux de l’environnement

La tonne de « blackmass » coûte environ 8 000 dollars sur le marché international et ses composants entrent pour 57 % dans la fabrication d’une batterie. Les 43 % restants sont du cuivre, de l’aluminium, du plastique ou du fer, tous produits qui peuvent également être issus du recyclage de matériaux. Le recyclage des piles et batteries au lithium permet d’éviter les dommages causés à l’environnement par le rejet des batteries usagées dans la nature ou par l’extraction minière. Chaque tonne de lithium recyclée émet seulement un quart du CO2 de ce qui serait émis par l’extraction minière de la même quantité.

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