Le président de la République fédérative du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, a mandaté son gouvernement pour établir une feuille de route visant à réduire la dépendance du pays aux énergies fossiles. Cette initiative fait suite aux engagements annoncés lors de la 30e conférence des Nations unies sur le climat, organisée à Belem en novembre, où le Brésil s’était engagé à élaborer un plan national pour la transition énergétique, malgré l’absence d’accord international sur la sortie des énergies fossiles.
Un plan attendu sous 60 jours
Les ministères de l’Économie, de l’Environnement et des Mines ont été chargés d’élaborer conjointement les directives pour une réduction progressive de l’utilisation des combustibles fossiles. Selon une publication officielle, le plan devra être remis d’ici 60 jours pour évaluation par le Conseil national de politique énergétique, un organe consultatif rattaché à l’exécutif.
Un fonds financé par les recettes pétrolières
L’un des éléments centraux du dispositif envisagé est la création d’un Fonds pour la transition énergétique. Ce mécanisme serait alimenté par les revenus issus de l’exploitation pétrolière du pays, qui reste le principal producteur d’hydrocarbures d’Amérique latine. Cette mesure vise à garantir un financement pérenne des politiques de transition sans compromettre les recettes fiscales actuelles.
Une stratégie contrastée dans le secteur pétrolier
Le lancement de cette feuille de route intervient alors que Petróleo Brasileiro S.A. (Petrobras), société pétrolière contrôlée par l’État, poursuit des opérations de forage exploratoire près de l’embouchure de l’Amazone. Cette campagne est menée avec le soutien du président Lula, malgré les réserves exprimées par certains membres du gouvernement sur les risques environnementaux associés.
Entre objectifs climatiques et intérêts économiques
Le Brésil, qui tire une part significative de ses recettes d’exportation du secteur pétrolier, cherche à équilibrer ses engagements internationaux en matière climatique avec la nécessité de maintenir la rentabilité de ses ressources naturelles. L’annonce d’une feuille de route s’inscrit ainsi dans un cadre de transition progressive plutôt que de rupture immédiate, avec une articulation financière fondée sur les flux existants du secteur extractif.