L’Australie est en bonne voie pour atteindre son objectif actuel de réduction des émissions de CO2 dans le cadre de l’accord de Paris de 2015. Pourtant, le partenaire actuel de la coalition, le Parti national, défend les circonscriptions minières.
L’Australie prévoit -28% d’émissions en 2030 par rapport à 2005
Le pays a pour objectif de réduire ses émissions de 26% à 28% par rapport aux niveaux de 2005 d’ici à 2030, mis en œuvre via un budget d’émissions couvrant la période 2021-2030, conformément à sa contribution déterminée au niveau national fixée dans le cadre de l’accord de Paris.
Les participants à la COP26 sont toutefois exhortés, avant la réunion de Glasgow en novembre 2021, à fixer des objectifs de neutralité carbone d’ici au milieu du siècle. En ce sens, l’Australie est soumise à une pression intense en tant que 15ème émetteur mondial de gaz à effet de serre et grand exportateur de charbon, de GNL et de pétrole brut.
4°C avant la fin du siècle en Australie
Dans un rapport publié le 10 août 2021, le GIEC des Nations Unies a déclaré que l’Australie subissait un changement climatique rapide et généralisé. Que le pays pourrait connaitre un réchauffement de plus de 4 °C au cours du siècle.
À l’instar des États-Unis, l’Australie met en place une stratégie climatique fondée sur l’emploi et la croissance économique plutôt que sur le principe du pollueur-payeur. Cela signifie que l’accent sera mis sur l’hydrogène propre, le stockage de l’électricité, la production d’acier et d’aluminium à faibles émissions, la capture et le stockage du carbone et la séquestration du carbone dans le sol.
La neutralité carbone « dès que possible »
Le ministre de l’Énergie et de la réduction des émissions, Angus Taylor, a toutefois déclaré que l’Australie s’engageait à atteindre des émissions nettes nulles « dès que possible, et de préférence d’ici à 2050 ». Indiquant que l’objectif est envisagé.
Néanmoins, les observateurs de la politique climatique pensent que les ministres retarderont tout engagement net zéro jusqu’à ce qu’une feuille de route plus claire soit disponible. Afin d’éviter toute pression diplomatique à l’approche de Glasgow.
Selon Tony Wood, directeur du programme sur l’énergie et le changement climatique à l’Institut Grattan, un groupe de réflexion australien sur la politique publique, l’Australie trouverait des raisons de repousser, mais ne rejetterait pas catégoriquement la pression diplomatique sur le net zéro.
L’Australie offre certaines garanties
L’Australie a effectivement respecté ses engagements au titre du protocole de Kyoto, en partie grâce au report des crédits excédentaires de la première période de Kyoto sur la seconde, de 2013 à 2020. D’autres nations développées, dont l’Allemagne et le Royaume-Uni, ont volontairement annulé leurs crédits excédentaires.
L’Australian Renewable Energy Agency a annoncé en mai 2021 l’approbation de trois projets d’hydrogène à l’échelle commerciale, qui se partageront un financement de 103,3 millions de dollars australiens. Engie Renewables, ATCO Australia et Australian Gas Networks sont les projets sélectionnés qui installeront des usines d’électrolyse de 10 MW sur des sites d’Australie-Occidentale et de Victoria pour produire de l’hydrogène renouvelable.