L’augmentation nette des prix du gaz a obligé l’Australian Energy Market Operator (AEMO) à plafonner le prix du gaz à 40 dollars par gigajoul. Le prix reste cependant très élevé puisqu’il équivaut environ à quatre fois les prix moyens. Ce mécanisme permet toutefois d’échanger un volume d’énergie à un prix fixe pour une durée déterminée.
La hausse du prix du gaz intervient dans un contexte particulier
Le prix du gaz est d’abord frappé par l’augmentation de la demande intérieure due à l’entrée du pays dans la saison hivernale. La chute des températures dans l’État de Victoria a provoqué une hausse des prix, ils sont 50 fois supérieurs aux prix normaux.
Ensuite, la vétusté des usines de gaz au charbon provoque des pannes ce qui impacte la disponibilité et par conséquent le prix.
Le marché intérieur est aussi secoué par l’effondrement d’un détaillant privé de gaz local, Weston Energy. Le détaillant privé s’est vu perdre sa licence de vente de gaz. Le directeur général, Garbis Simonian, déclare que :
« Son entreprise était dans une position insoutenable ».
Enfin, c’est bien le contexte international qui influence les prix du gaz à la hausse. Le conflit entre la Russie et l’Ukraine rend incertain les approvisionnements en Europe. L’offre se contracte et l’Europe se tourne vers d’autres marchés pour sécuriser son approvisionnement. En conséquence, avec une réduction de l’offre et une demande soutenue, les prix explosent.
La stabilisation des prix, une tâche complexe
Selon les sources industrielles, un soutien gouvernemental accru est nécessaire car les prix du gaz restent élevés. Malgré l’imposition d’un plafond le marché le prix du gaz sera difficile à stabiliser. Innes Willox, directeur général de l’association nationale des employeurs Ai Group, commente :
« Les hausses apocalyptiques des prix de l’énergie menacent de chaos l’industrie et de souffrance les ménages. Elles exigent une réponse nationale, intégrée et stratégique. »
Les ménages seront aussi touchés par l’augmentation des prix du gaz dont les effets se feront ressentir à partir de juillet.
De plus, certains revendeurs tel que ReAmped Energy ont incité leurs clients à se tourner vers d’autres détaillants. L’objectif est de bénéficier de tarifs allégés d’électricité.
Le nouveau gouvernement australien se trouve ainsi dans une situation complexe où il doit allier sécurité énergétique et transition énergétique.
De plus, le pays cherche aussi à maintenir son statut de premier exportateur mondial de GNL. Une hausse trop importante des prix pourrait remettre ainsi en cause ce statut.
Un dernier levier d’action pour limiter l’envol des prix
Il existe une politique plus drastique à la disposition du gouvernement pour contrer la hausse des prix : l’Australian Domestic Gas Security Mechanism. Ce mécanisme consiste à obliger les fournisseurs de GNL à détourner certaines exportations vers le marché intérieur.
À court terme cette mesure sera efficace mais elle pourrait remettre en cause le statut australien de premier exportateur mondial de GNL. Ce statut est crucial pour l’île continente qui doit diversifier ses revenus et décarboner son économie.