L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a validé mercredi la stratégie de contrôle d’EDF concernant les problèmes de corrosion rencontrés sur certains réacteurs de son parc français.
EDF prévoit de contrôler l’ensemble de ses réacteurs d’ici à 2025 par ultrasons pour rechercher d’éventuelles traces de ce problème qui a conduit à l’arrêt de 12 réacteurs sur 56. Le groupe doit contrôler en priorité les zones les plus sensibles des réacteurs de 1.450 MW et certains de 1.300 MW.
“L’ASN considère que la stratégie d’EDF est appropriée compte tenu des connaissances acquises sur le phénomène et des enjeux de sûreté associés”, indique-t-elle dans un communiqué.
“Toutefois, s’agissant du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Belleville, l’ASN considère que le contrôle de ce réacteur prévu en 2024 est trop tardif”, précise-t-elle.
L’ASN estime que les connaissances sur le phénomène dit de “corrosion sous contrainte” sont “encore évolutives” et que “le programme de contrôle devra être adapté si les contrôles ou analyses mettent en évidence des éléments nouveaux”.
Ce problème de corrosion sur certains circuits plombe les perspectives de production d’électricité nucléaire et de résultats financiers cette année pour EDF, dont le gouvernement a prévu la renationalisation à 100%. Il a aussi suscité des inquiétudes pour l’approvisionnement électrique de la France l’hiver prochain. Une trentaine de réacteurs sur 56 sont actuellement à l’arrêt, dont 12 pour la corrosion et 18 pour des maintenances programmées.
De ce point de vue, la décision de l’ASN mercredi n’aggrave pas la situation, car le gendarme du nucléaire ne réclame pas des contrôles plus rapides, synonymes d’arrêts de réacteur, mais valide pour l’essentiel le calendrier d’EDF.
Le producteur d’électricité avait considéré en mai qu’il n’était “pas nécessaire d’anticiper de nouveaux arrêts de réacteurs”.
“Je trouve que c’est plutôt rassurant que l’ASN prenne cette décision”, réagit Sébastien Menesplier, de la CGT Mines-Energie, interrogé par l’AFP. “Compte-tenu de la situation énergétique aujourd’hui et celle du parc de production, tant mieux que l’ASN valide cela, sinon on aurait été dans une sacrée panade”, a-t-il souligné.
Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, a salué pour sa part “l’aboutissement des travaux entre l’Autorité de sûreté nucléaire et EDF”.
“Ils témoignent de la pleine mobilisation de leurs équipes pour trouver les meilleures solutions et assurer l’exploitation du parc nucléaire dans le respect des plus grandes exigences de sûreté”, a-t-elle jugé.