L’Allemagne se trouve désormais “en bien meilleure position” pour faire face “aux menaces” de la Russie, notamment à la crise du gaz déclenchée par Moscou dans le sillage de son invasion de l’Ukraine, a estimé mardi le chancelier Olaf Scholz.
La déclaration intervient alors que le géant Gazprom s’apprête à interrompre mercredi pour trois jours ses livraisons de gaz via le pipeline Nord Stream en raison d’une “maintenance”.
Toutes les mesures prises par l’Allemagne pour garantir son approvisionnement ont “contribué à ce que nous soyons aujourd’hui dans une bien meilleure situation qu’envisagé il y a quelques mois”, a jugé le chef de l’exécutif devant la presse, avant le début d’un séminaire gouvernemental à Meseberg, près de Berlin.
“Et nous pouvons faire face aux menaces auxquelles nous sommes confrontées, de la part de la Russie, qui utilise par exemple le gaz comme part de sa propre stratégie dans la guerre contre l’Ukraine”, a précisé M. Scholz.
L’Allemagne est fortement dépendante du gaz russe et a vu ses livraisons chuter fortement depuis le début de la guerre en Ukraine le 24 février. Les flux de gaz sont tombés à 20% de la capacité du principal gazoduc Nord Stream, l’Union européenne accusant Moscou d’utiliser l’énergie comme une “arme” dans le conflit.
Face aux risques de pénurie, Berlin a donc fixé en juillet une série d’objectifs pour que les stocks de gaz atteignent 95% d’ici le 1er novembre, avant le début de l’hiver.
Pour ce faire, le gouvernement a adopté une série de mesures d’économie de la ressource, entre recours accru au charbon, diminution de la consommation des bâtiments publics et incitations aux entreprises.
Berlin a également débloqué une enveloppe exceptionnelle de 1,5 milliard d’euros pour acheter du gaz naturel liquéfié (GNL) afin d’assurer son approvisionnement, auprès du Qatar et des Etats-Unis, notamment.
Dimanche, le ministre de l’Economie Robert Habeck avait annoncé que les réserves de gaz se remplissaient “plus vite que prévu” en Allemagne malgré les baisses drastiques des livraisons russes.
L’objectif de stockage fixé par le gouvernement pour octobre, à 85%, “devrait être atteint dès le début du mois de septembre”, avait détaillé son ministère.