L’Allemagne renforce son engagement énergétique en Afrique avec une enveloppe de 150 milliards d’euros allouée via l’initiative Global Gateway. Ce partenariat met l’hydrogène vert au centre des priorités, répondant à la fois aux besoins de décarbonation de l’Europe et aux aspirations économiques des pays africains. Le rapport 2025 sur la politique africaine insiste sur une approche intégrée, combinant financements, infrastructures et partenariats industriels.
L’hydrogène vert : une ressource clé pour l’Allemagne
L’Allemagne s’appuie sur l’Afrique pour répondre à ses besoins croissants en hydrogène vert, produit à partir de sources d’énergie renouvelable comme le solaire et l’éolien. Selon le rapport, « une transition énergétique réussie en Allemagne et en Europe dépend d’importations massives d’hydrogène vert et de matières premières critiques depuis l’Afrique. »
Pour l’Afrique, ce partenariat offre l’opportunité de passer de l’exportation brute de matières premières à une industrialisation locale, en développant des chaînes de valeur capables de répondre aux besoins régionaux et internationaux.
Global Gateway : un levier financier stratégique
Avec 150 milliards d’euros mobilisés, Global Gateway finance des projets structurants pour produire, transporter et stocker l’hydrogène vert en Afrique. Une part significative des fonds sera également consacrée à :
– La formation de compétences locales.
– La création d’infrastructures modernes et durables.
– Le renforcement des cadres réglementaires pour aligner les normes africaines sur les standards européens.
Ces investissements visent à garantir la viabilité économique et environnementale des projets, tout en attirant des partenaires privés pour amplifier l’impact financier.
Concurrence internationale : l’ombre de la Chine
La présence de la Chine en Afrique, notamment dans les secteurs énergétiques et industriels, représente un défi stratégique pour l’Allemagne. Pékin a établi une influence significative grâce à des financements rapides, souvent sans les contraintes de durabilité imposées par les institutions européennes.
Le rapport souligne que « des partenariats transparents et alignés sur les priorités africaines sont essentiels pour proposer une alternative crédible aux investissements chinois. » L’Allemagne cherche à se différencier en misant sur des projets à forte valeur ajoutée, basés sur des bénéfices mutuels à long terme.
Défis et perspectives
Malgré les ambitions affichées, plusieurs défis doivent être relevés pour concrétiser ce partenariat :
– Manque d’infrastructures : De nombreux pays africains disposent d’une capacité limitée pour produire et exporter de l’hydrogène.
– Harmonisation des régulations : L’absence de cadres réglementaires communs ralentit l’intégration des marchés africains et européens.
– Partage des bénéfices : Les investissements devront garantir que les populations locales bénéficient directement des retombées économiques et sociales.
Pour surmonter ces obstacles, l’Allemagne propose une approche collaborative avec les gouvernements africains et les institutions régionales, comme l’Union africaine, pour garantir une mise en œuvre efficace des projets.
Un partenariat à fort potentiel
Ce partenariat énergétique entre l’Allemagne et l’Afrique vise à transformer les relations économiques entre les deux continents. En plaçant l’hydrogène vert au cœur de leurs priorités, les deux partenaires ambitionnent de répondre aux besoins énergétiques mondiaux tout en soutenant le développement industriel africain. Les résultats dépendront de la capacité à surmonter les défis structurels et à garantir un alignement stratégique des intérêts.