Face à une sécheresse prolongée, la Zambie intensifie ses restrictions énergétiques en allongeant les coupures d’électricité à 17 heures par jour dès septembre. Cette décision découle de la baisse dramatique des niveaux d’eau dans les barrages hydroélectriques, qui fournissent la majeure partie de l’électricité du pays. Le barrage de Kariba, en particulier, est en état critique, avec seulement 10 % de sa capacité disponible pour la production d’électricité. Cette situation impose des choix difficiles au gouvernement, qui doit désormais jongler entre la gestion de la crise et les besoins énergétiques croissants de l’économie.
L’impact immédiat est ressenti dans tous les secteurs, avec une interruption significative de la production industrielle et une baisse de la productivité dans les entreprises. Les infrastructures énergétiques, déjà sous pression, peinent à répondre à la demande, créant un goulet d’étranglement pour l’ensemble de l’économie.
Répercussions sur l’économie nationale
La prolongation des coupures d’électricité a un effet direct sur l’économie zambienne, qui se voit fragilisée. Le Fonds monétaire international (FMI) a ajusté ses prévisions de croissance pour la Zambie, les abaissant de 4,7 % à 2,3 % pour 2024. Cette révision est largement due à la réduction de la capacité de production d’électricité, qui affecte non seulement l’industrie manufacturière, mais également l’extraction minière, secteur clé du pays.
Les entreprises doivent s’adapter rapidement à cette nouvelle réalité. Les coûts liés aux sources alternatives d’énergie, comme les générateurs diesel, grimpent en flèche, tandis que les petites et moyennes entreprises, moins résilientes, risquent des fermetures définitives. Cette situation crée un environnement économique instable, avec des répercussions sur l’emploi et les revenus des ménages.
Adaptation des entreprises et risques sociaux
Les entreprises les plus touchées par ces coupures prolongées sont celles qui dépendent fortement de l’électricité pour leurs opérations quotidiennes. Dans les zones urbaines comme Lusaka, des travailleurs tels que les soudeurs et les coiffeurs sont contraints de modifier leurs horaires pour aligner leurs activités avec les rares périodes de disponibilité électrique. Cela entraîne une baisse de la productivité et augmente les coûts opérationnels.
Les risques sociaux s’intensifient également. Avec l’augmentation des coupures, la frustration croît au sein de la population. Les entreprises réduisent leurs activités, ce qui conduit à des licenciements ou à des réductions de salaire. Les syndicats et les organisations patronales mettent en garde contre une possible déstabilisation sociale si des solutions viables ne sont pas rapidement mises en œuvre pour stabiliser l’approvisionnement en énergie.
Perspectives économiques incertaines
Les perspectives économiques de la Zambie sont incertaines à court terme. La dépendance excessive aux barrages hydroélectriques, combinée à une gestion inadéquate des ressources en eau, met en lumière les faiblesses structurelles du secteur énergétique. Le recours aux importations d’électricité, bien que nécessaire, ne suffit pas à combler le déficit actuel, et la prochaine saison des pluies n’étant attendue qu’en novembre, les défis persistent.
Les acteurs économiques surveillent de près les mesures que prendra le gouvernement pour atténuer cette crise. L’investissement dans les infrastructures énergétiques, ainsi que l’exploration de sources d’énergie alternatives, sont essentiels pour assurer une stabilisation à long terme. Toutefois, dans l’immédiat, l’économie reste sous pression, avec des implications profondes pour l’ensemble du tissu économique et social du pays.