Depuis l’adoption de l’Inflation Reduction Act (IRA) en août 2022 par le président Joe Biden, la dynamique de l’énergie solaire aux États-Unis a connu une accélération sans précédent. Le soutien financier massif de ce plan a permis de multiplier par cinq la capacité de production de panneaux solaires sur le territoire américain. En parallèle, les ajouts de capacités solaires ont dominé le secteur énergétique tout au long de 2024, représentant 99,6 % des nouvelles installations en août de cette année, selon les données de la Federal Energy Regulatory Commission (FERC).
Un boom de la production intérieure
Les États-Unis disposent aujourd’hui de plus de 45 GW de capacités de fabrication de modules solaires, suffisantes pour couvrir une large part des besoins nationaux d’ici 2025. Ce développement s’accompagne d’investissements colossaux : 34 milliards de dollars ont été injectés dans des usines solaires aux États-Unis, créant près de 40 000 emplois selon l’Association des industries de l’énergie solaire. Des acteurs majeurs comme First Solar et Hanwha Q Cells USA ont ouvert de nouvelles usines, augmentant considérablement leur capacité de production nationale.
Dans le même temps, l’énergie solaire est devenue la première source de nouvelles capacités énergétiques aux États-Unis, avec 16,546 MW installés entre janvier et août 2024. Les prévisions de S&P Global Commodity Insights indiquent que le solaire pourrait ajouter 36 GW de capacités front-of-meter (FOM) cette année et continuer à dominer les ajouts de capacités au moins jusqu’à la fin de la décennie.
Des défis persistants dans la chaîne d’approvisionnement
Malgré cette croissance, plusieurs segments critiques de la chaîne d’approvisionnement solaire américaine restent sous-développés. Les États-Unis peinent notamment à produire des ingots de silicium, des plaquettes et des cellules cristallines, essentiels à la fabrication de panneaux solaires. Ce manque pourrait créer un goulet d’étranglement dans la chaîne de production, obligeant les entreprises américaines à continuer d’importer ces composants de pays asiatiques, notamment de la Chine et de la Corée du Sud.
Les coûts de production domestiques restent également élevés par rapport aux importations, ce qui soulève des questions sur la viabilité des usines américaines sur le long terme. Certains industriels demandent une protection accrue via des tarifs douaniers sur les produits solaires étrangers, tandis que d’autres estiment que cela pourrait ralentir le développement du marché solaire.
Un avenir solaire incertain mais prometteur
L’avenir de la production solaire aux États-Unis est en partie lié à des enjeux politiques. Les résultats des prochaines élections pourraient déterminer l’orientation future des politiques de soutien à la production nationale et des taxes sur les importations. Pour l’heure, des entreprises comme First Solar et Qcells continuent d’investir massivement sur le territoire américain, renforçant la position des États-Unis dans le domaine des énergies renouvelables.
D’ici 2027, la FERC prévoit que la capacité solaire pourrait atteindre 91 GW, soit environ 15 % de la capacité installée du pays. Avec les fermetures progressives des centrales à charbon et à gaz, les énergies renouvelables, principalement le solaire et l’éolien, devraient représenter plus de 36 % de la capacité installée aux États-Unis, transformant radicalement le mix énergétique américain.