Le fonds souverain Norvégien a vendu pour 3 milliards de dollars d’actions énergétiques et d’autres sociétés qui, selon lui nuisent gravement à l’environnement.
3 milliards de dollars d’actions vendues
La plupart des stocks vendus dans le secteur de l’énergie sont destinés à des entreprises canadiennes qui produisent et distribuent du pétrole provenant des sables bitumineux de l’Alberta. Selon la CBC, Norges Bank Investment Management, que gère le fonds souverain de Norvège, a annoncé mercredi qu’elle cesserait d’investir dans Canadian Natural Resources, Cenovus Energy, Suncor Energy, et Imperial Oil après avoir remarqué qu’ils produisaient des niveaux inacceptables d’émissions de gaz à effet de serre.
La décision était basée sur les recommandations du Conseil de l’éthique, le chien de garde de l’éthique du fonds, en raison des émissions de carbone. Il y a quatre ans le fonds a décidé de faire des émissions de carbone l’un des critères d’exclusions de sa stratégie d’investissement.
En 2017, le conseil d’éthique a recommandé qu’une petite poignée de sociétés pétrolières, cimentières et sidérurgiques soient inscrites sur liste noire parce qu’elles produisaient trop d’émissions de gaz à effet de serre. En plus, des quatre sociétés pétrolières canadiennes, le fonds souverain de Norvège a exclu trois autres sociétés en raison des graves dégâts environnementaux qu’elles ont causés. Les trois entreprises en question sont : l’entreprise égyptienne Elsewedy Electric CO, l’entreprise de minerai de fer brésilien Vale SA et l’entreprise Brésilienne Eletrobras.
Il faut s’adapter selon Trudeau
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau a déclaré lors d’une conférence de presse :
« Nous avons vu des investisseurs du monde entier considérer les risques associés aux changements climatiques comme faisant partie intégrante des décisions d’investissement qu’ils prennent. C’est pourquoi il est si important que le Canada continue de lutter contre les changements climatiques en réduisant ses émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs. Je peux souligner que de nombreuses entreprises du secteur de l’énergie ont compris que le climat d’investissement change et qu’il faut un leadership et des objectifs clair pour lutter contre les changements climatiques afin de tirer parti des capitaux mondiaux ».
L’achat d’un oléoduc que le Canada ne veut pas et ne peut pas utiliser n’est peut-être pas un exemple de leadership aussi clair, mais nous ne pouvons pas nous attendre à ce que les dirigeants nationaux soient parfaits.
L’Alberta réagit avec mépris
L’Alberta, qui a bâti toute son économie en fournissant l’énergie la plus polluante au monde, a été choquée et outrée par cette annonce. Son ministre de l’énergie a qualifié ce boycott de « mal informé et très hypocrite ». Sonya Savage, députée à l’assemblée législative de l’Alberta a fait une déclaration dans laquelle elle dit ceci : « Les producteurs d’énergie du Canada ont certaines des normes environnementales, sociales et de gouvernance les plus élevées au monde. Un récent examen de ces normes a placé le Canada (poussé par le secteur de l’énergie d’Alberta) au troisième rang derrière la Norvège et le Danemark. En ce qui concerne les dix premières nations exportatrices de pétrole, le Canada se place au premier rang, bien au-dessus des autres pays.
Alex Pourbaix, PDG de Cenovus, a déclaré que son entreprise était axée sur son empreinte environnementale. « Le fait de retirer les investissements des sables bitumineux et prétendre que c’est pour des raisons de changement climatique est davantage une question de publicité que de fait. Canvas a réduit de 30% l’intensité des émissions de GES de nos exploitations de sable bitumineux au cours des 15 dernières années. Et nous avons fixé des objectifs ambitieux pour réduire l’intensité de nos émissions de 30% d’ici 2030 et maintenir les émissions absolues à un niveau stable pendant cette période. »
Ce que nous voyons vraiment ici, c’est un autre enjeu au coeur de l’industrie pétrolière qui doit disparaître pour pouvoir être remplacé par des énergies renouvelables. C’est la seule façon de donner aux gens d’aujourd’hui l’espoir de laisser un monde habitable à leurs petits-enfants. Le monde est tout à fait capable de prospérer grâce aux énergies renouvelables et aux véhicules électriques.