Cette annonce a permis aux cours du gaz naturel de redescendre après un bond marqué la veille. Le contrat à terme du TTF néerlandais, principale référence européenne, avait en effet atteint lundi son plus haut niveau de l’année à 38,70 euros le mégawattheure (MWh). Un pic de prix alimenté par les inquiétudes entourant la fermeture de l’artère gazière cruciale Langeled, consécutive à la détection d’une fissure sur un tuyau de la plateforme Sleipner Riser dimanche.
Des réparations sous haute surveillance
Selon Randi Viksund, la directrice de la communication de Gassco, les travaux de réparation concernant la fissure détectée sur Sleipner Riser avancent bon train.
« Dans l’état actuel des connaissances, la remise en service du gazoduc Langeled devrait pouvoir intervenir d’ici vendredi », a-t-elle déclaré.
Des propos très attendus par les marchés européens extrêmement dépendants des importations de gaz naturel norvégien depuis le début du conflit en Ukraine.
Une baisse des cours en réaction aux progrès des réparations
C’est d’ailleurs la perspective d’un tel retour à la normale qui a permis de calmer les ardeurs haussières mardi. Vers 13h45 GMT, le contrat à terme du TTF cédait ainsi 3,91% à 34,65 euros le MWh, effaçant une partie du bond de la veille. Une preuve supplémentaire de l’importance stratégique prise par la Norvège dans l’approvisionnement énergétique européen.
La Norvège, fournisseur clé face aux tensions géopolitiques
Dans le contexte tendu créé par la guerre en Ukraine, la Norvège est en effet devenue un acteur incontournable pour l’approvisionnement énergétique européen. Alors que le Vieux continent cherche à réduire sa dépendance aux hydrocarbures russes, les moindres perturbations d’un fournisseur majeur comme la Norvège pèsent lourd sur la volatilité des cours du gaz naturel. Le pays scandinave a ainsi vu ses exportations de gaz vers l’Europe bondir de 8,3% sur un an au premier trimestre 2023, selon l’Office statistique norvégien. Une hausse précieuse pour les pays européens, mais qui accroît aussi leur vulnérabilité en cas d’incident affectant cette source d’approvisionnement devenue cruciale.
Une attention maintenue sur le rétablissement complet
C’est pourquoi la rapidité des réparations sur Langeled et le retour rapide à un fonctionnement normal seront scrutés de près par les marchés européens. Toute perturbation prolongée de ce couloir de transit pourrait rapidement faire planer de nouveaux risques de tensions sur les prix, avec les répercussions que cela impliquerait pour les consommateurs et l’activité économique.
La crise énergétique déclenchée par l’invasion russe montre une nouvelle fois à quel point l’approvisionnement sécurisé en énergie est un élément clé, y compris pour les régions réputées bien approvisionnées comme l’Europe occidentale.