articles populaires

La Norvège inaugure le premier site commercial de stockage sous-marin de CO2

La Norvège a lancé le premier service commercial mondial de transport et stockage de CO2, marquant une étape clé dans la gestion des émissions industrielles en Europe grâce au projet Northern Lights.

Partagez:

La Norvège inaugure officiellement Northern Lights, premier projet commercial mondial de stockage sous-marin de dioxyde de carbone (CO2). Cette initiative s’inscrit dans un contexte où la réduction des émissions de CO2 reste une priorité pour de nombreuses industries européennes. Le projet consiste à capter du CO2 directement depuis des sites industriels, à le liquéfier, puis à le transporter par bateau jusqu’à un terminal terrestre situé à Øygarden, en Norvège. De là, le CO2 est acheminé à 110 kilomètres au large dans un aquifère salin situé à 2 600 mètres sous le plancher océanique.
Ce processus permet aux entreprises de respecter leurs engagements de réduction d’émissions en stockant le CO2 de manière sécurisée et permanente. Avec une capacité initiale de 1,5 million de tonnes par an, le projet pourrait atteindre 5 millions de tonnes si la demande industrielle suit.

Une solution coûteuse mais nécessaire

La technologie de captage et stockage de carbone (CCS) n’en est encore qu’à ses débuts, et bien qu’elle soit jugée indispensable pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux, son déploiement reste freiné par des coûts élevés. Actuellement, la capacité globale de stockage de CO2 atteint seulement 50,5 millions de tonnes par an, soit 0,1 % des émissions mondiales annuelles, selon les données de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE). Pour respecter les objectifs de décarbonation, il serait nécessaire d’empêcher l’émission d’au moins 1 milliard de tonnes de CO2 par an d’ici 2030.
Le projet Northern Lights bénéficie du soutien financier de l’État norvégien, qui a couvert 80 % des coûts de la première phase, bien que le montant précis reste confidentiel. Ce soutien public a permis de surmonter en partie les obstacles économiques liés à cette technologie coûteuse. Le marché des quotas d’émissions de CO2 en Europe, encore relativement abordable pour les industriels, n’incite pas suffisamment ces derniers à adopter massivement des solutions comme le CCS, d’où l’importance du soutien étatique.

Les premiers contrats signés malgré les défis économiques

Northern Lights a déjà signé plusieurs contrats transfrontaliers, notamment avec des entreprises comme Yara, acteur du secteur des fertilisants, et Ørsted, groupe énergétique danois. Ces accords prévoient le stockage de CO2 capté depuis des usines aux Pays-Bas et au Danemark, démontrant ainsi l’intérêt croissant des industriels pour cette solution de gestion des émissions.
Cependant, le développement de contrats supplémentaires reste un défi. Le faible coût des quotas d’émissions européens rend pour l’instant plus rentable l’achat de ces derniers plutôt que l’adoption de solutions de stockage à long terme. Le CCS apparaît donc comme une option concurrente à la stratégie actuelle des industriels, qui privilégient des solutions de court terme pour gérer leurs émissions.

Un modèle technologique en pleine expansion

Avec ses infrastructures de gazoducs et ses gisements d’hydrocarbures épuisés, la mer du Nord se positionne comme une région stratégique pour le stockage sous-marin de CO2. Outre Northern Lights, plusieurs autres projets sont en cours de développement en Europe. C’est notamment le cas du projet Greensand, mené au Danemark, qui prévoit de démarrer ses opérations en 2026.
Ces initiatives s’inscrivent dans une dynamique où les industriels et les gouvernements explorent des solutions pour décarboner les secteurs les plus émetteurs, tels que la sidérurgie, la cimenterie ou encore les usines chimiques. Bien que complexe à déployer, le CCS offre des perspectives intéressantes pour ces secteurs difficiles à décarboner, et pourrait, à terme, devenir une solution clé dans la transition énergétique.

Perspectives et enjeux pour Northern Lights

Le déploiement à grande échelle du projet Northern Lights dépendra largement de la capacité des industriels européens à adopter cette technologie comme une solution viable pour leurs besoins en matière de décarbonation. Si les coûts liés au captage et au stockage du CO2 baissent, et si les quotas d’émissions deviennent plus contraignants, le CCS pourrait devenir un levier essentiel dans la gestion des émissions de carbone.
La Norvège, avec ce projet, se positionne comme un acteur majeur dans la gestion des émissions de CO2 en Europe, tout en offrant une solution innovante aux industries les plus polluantes. Toutefois, le défi réside désormais dans la capacité à convaincre un plus grand nombre d’industriels d’adopter cette technologie.

Inscrivez-vous gratuitement pour un accès sans interruption.

Publicite

Récemment publiés dans

Occidental Petroleum, en partenariat avec Enterprise Products Partners, met en place un réseau de pipelines de CO₂ dans le sud-est du Texas pour transporter les émissions capturées, soutenant ainsi les projets de capture et de séquestration de carbone dans la région de Houston.
Avec des émissions croissantes dans les secteurs pétrolier et gazier, l'Asie-Pacifique explore des solutions de captage et stockage du carbone (CCS) pour atteindre ses objectifs climatiques, mais l'absence de cadre stratégique unifié freine les progrès.
Avec des émissions croissantes dans les secteurs pétrolier et gazier, l'Asie-Pacifique explore des solutions de captage et stockage du carbone (CCS) pour atteindre ses objectifs climatiques, mais l'absence de cadre stratégique unifié freine les progrès.
Le projet Pycasso, visant à enfouir du CO2 pour décarboner l’industrie dans le bassin de Lacq, a été abandonné. L'absence de dialogue et les risques pour les industries existantes ont été déterminants dans cette décision controversée.
Le projet Pycasso, visant à enfouir du CO2 pour décarboner l’industrie dans le bassin de Lacq, a été abandonné. L'absence de dialogue et les risques pour les industries existantes ont été déterminants dans cette décision controversée.
Le Japon devrait devenir le principal centre de commerce pour le dioxyde de carbone capturé dans la région Asie-Pacifique d'ici 2050, selon Wood Mackenzie, avec des investissements gouvernementaux et un soutien politique crucial pour y parvenir.
Le Japon devrait devenir le principal centre de commerce pour le dioxyde de carbone capturé dans la région Asie-Pacifique d'ici 2050, selon Wood Mackenzie, avec des investissements gouvernementaux et un soutien politique crucial pour y parvenir.
Singapour intensifie ses efforts pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 en cofinançant des études de faisabilité sur le captage et stockage du carbone (CSC) dans ses centrales électriques. Ce projet vise à réduire les émissions tout en garantissant la sécurité énergétique du pays.
La Malaisie introduira une taxe carbone en 2026 ciblant les industries de l’acier, du fer et de l’énergie, conformément à ses ambitions de réduction des émissions. Cette mesure s’aligne avec le mécanisme d’ajustement carbone à la frontière de l’UE.
La Malaisie introduira une taxe carbone en 2026 ciblant les industries de l’acier, du fer et de l’énergie, conformément à ses ambitions de réduction des émissions. Cette mesure s’aligne avec le mécanisme d’ajustement carbone à la frontière de l’UE.
NextGen CDR signe un accord avec Alt Carbon pour l'achat de crédits de séquestration carbone en Inde, marquant sa première opération en dehors de l'Europe et des États-Unis.
NextGen CDR signe un accord avec Alt Carbon pour l'achat de crédits de séquestration carbone en Inde, marquant sa première opération en dehors de l'Europe et des États-Unis.
Les initiatives de captage et stockage de CO₂ (CSC) ont enregistré une hausse significative en 2024, atteignant 628 projets mondiaux. Cette expansion est soutenue par des politiques publiques et une collaboration internationale renforcée.
Les initiatives de captage et stockage de CO₂ (CSC) ont enregistré une hausse significative en 2024, atteignant 628 projets mondiaux. Cette expansion est soutenue par des politiques publiques et une collaboration internationale renforcée.
Le corps supervisant l'Article 6.4 de l'Accord de Paris a adopté des normes inédites pour les méthodologies de projets et les éliminations de carbone, facilitant ainsi l'opérationnalisation des marchés mondiaux du carbone volontaire.
Une initiative dirigée par la Fondation Rockefeller vise à fermer prématurément des centrales au charbon dans les pays en développement en utilisant des crédits carbone pour réduire les émissions de CO₂.
Une initiative dirigée par la Fondation Rockefeller vise à fermer prématurément des centrales au charbon dans les pays en développement en utilisant des crédits carbone pour réduire les émissions de CO₂.
Les projets de captage et stockage de carbone (CCUS) se développent en Asie-Pacifique. Plusieurs pays intensifient leurs efforts pour créer des hubs régionaux malgré des réglementations complexes et des défis financiers.
Les projets de captage et stockage de carbone (CCUS) se développent en Asie-Pacifique. Plusieurs pays intensifient leurs efforts pour créer des hubs régionaux malgré des réglementations complexes et des défis financiers.
Les grandes entreprises internationales intensifient leurs investissements dans les crédits carbone en Chine, attirées par l’extension du système national et le potentiel de croissance des nouveaux projets.
Les grandes entreprises internationales intensifient leurs investissements dans les crédits carbone en Chine, attirées par l’extension du système national et le potentiel de croissance des nouveaux projets.
Le président de la COP28, Sultan Al Jaber, appelle les gouvernements à soumettre des NDC ambitieuses pour accélérer la décarbonation mondiale, en s'appuyant sur l'investissement technologique et l'innovation pour atteindre l'objectif climatique de 1,5°C.
Colombie, Kenya, Cambodge, Mexique et Pérou sont les leaders du marché des crédits carbone volontaires, grâce à des avancées réglementaires et une politique favorable aux investisseurs.
Colombie, Kenya, Cambodge, Mexique et Pérou sont les leaders du marché des crédits carbone volontaires, grâce à des avancées réglementaires et une politique favorable aux investisseurs.
Les grandes entreprises réduisent leurs investissements dans la décarbonation en raison des tensions géopolitiques, bien que la réglementation et les attentes des consommateurs continuent de les pousser vers une meilleure gestion de leurs émissions.
Les grandes entreprises réduisent leurs investissements dans la décarbonation en raison des tensions géopolitiques, bien que la réglementation et les attentes des consommateurs continuent de les pousser vers une meilleure gestion de leurs émissions.
Le développement des technologies de captage de carbone est crucial pour atteindre les objectifs de décarbonation, mais les projets ne progressent pas assez rapidement selon les experts.
Le développement des technologies de captage de carbone est crucial pour atteindre les objectifs de décarbonation, mais les projets ne progressent pas assez rapidement selon les experts.
Plus de la moitié des entreprises mondiales s’engagent sur la neutralité carbone, mais les experts dénoncent l’insuffisance des actions concrètes pour atteindre cet objectif, malgré des annonces ambitieuses.
Le prix des Australian Carbon Credit Units devrait bondir de 56 % d’ici 2025, selon les prévisions d'ANZ. Les prix en Nouvelle-Zélande et en Chine restent stables, face à des politiques moins contraignantes.
Le prix des Australian Carbon Credit Units devrait bondir de 56 % d’ici 2025, selon les prévisions d'ANZ. Les prix en Nouvelle-Zélande et en Chine restent stables, face à des politiques moins contraignantes.
Malgré la guerre, l'Ukraine poursuit ses efforts de décarbonation industrielle avec des innovations soutenues par l'EBRD et l'UE. Pipes.one et Carbominer se concentrent sur la fabrication et l'efficacité agricole grâce à des technologies réduisant les émissions.
Malgré la guerre, l'Ukraine poursuit ses efforts de décarbonation industrielle avec des innovations soutenues par l'EBRD et l'UE. Pipes.one et Carbominer se concentrent sur la fabrication et l'efficacité agricole grâce à des technologies réduisant les émissions.
Ørsted s'engage à fournir 330 000 tonnes de crédits d’élimination de CO2 à Equinor sur une période de dix ans, soutenant ainsi ses projets de capture et de stockage du carbone à partir de la biomasse.
Ørsted s'engage à fournir 330 000 tonnes de crédits d’élimination de CO2 à Equinor sur une période de dix ans, soutenant ainsi ses projets de capture et de stockage du carbone à partir de la biomasse.
Les marchés réglementés du carbone voient leurs prix grimper en août, alors que le marché volontaire fait face à des difficultés liées à la qualité des crédits et au manque de liquidité.
L'Allemagne bloque des certificats de réduction d'émissions pour des projets en Chine après avoir détecté des irrégularités, mettant en question la fiabilité des compensations carbone sur le marché européen.
L'Allemagne bloque des certificats de réduction d'émissions pour des projets en Chine après avoir détecté des irrégularités, mettant en question la fiabilité des compensations carbone sur le marché européen.
Haffner Energy et IðunnH2 concluent un partenariat pour utiliser le biocarbone dans le projet e-SAF de 65 000 tonnes en Islande, en réponse aux défis d'approvisionnement en carbone.
Haffner Energy et IðunnH2 concluent un partenariat pour utiliser le biocarbone dans le projet e-SAF de 65 000 tonnes en Islande, en réponse aux défis d'approvisionnement en carbone.
Eni et Snam mettent en œuvre un projet de captage et stockage de carbone (CSC) en mer Adriatique pour réduire les émissions industrielles de CO2 en Italie.
Eni et Snam mettent en œuvre un projet de captage et stockage de carbone (CSC) en mer Adriatique pour réduire les émissions industrielles de CO2 en Italie.

Publicite