La Norvège voit ses exportations de gaz vers l’Europe et le Royaume-Uni se maintenir au sommet au mois d’août. Malgré des prix élevés sur le marché européen, ce sommet quinquennal pourrait baisser en septembre en raison de travaux de maintenance.
Des exportations records
En août, la Norvège a livré 9,5 milliards de m3 de gaz. Ainsi, le pays nordique expédie, en moyenne, 306 millions de m3/j. En outre, les exportations se situent au sommet de la fourchette quinquennale pour le septième mois consécutif.
Toutefois, des travaux d’entretien, planifiés au cours du mois d’août, limitaient les exportations. Des travaux de maintenance, non planifiés sur un certain nombre d’actifs, affectaient également les approvisionnements. Ils affectaient principalement les champs de gaz de Kvitebjorn et Troll et les installations de traitement de Kollsnes et Karsto.
Un contexte favorable pour la Norvège
L’offre de gaz en provenance de Norvège demeure historiquement forte. Les flux bénéficient des mesures prises par Equinor et d’autres acteurs. De fait, les entreprises détournent le gaz habituellement utilisé pour la réinjection destiné à la récupération du pétrole.
Les prix atteignent des sommets depuis septembre 2021 en raison des contraintes d’approvisionnement concernant le gaz russe. Les inquiétudes concernant le stockage et la flambée des prix depuis le début du conflit russo-ukrainien accentuent ce phénomène. Enfin, la réduction des flux transitant par Nord Stream 1 contribue également à inscrire les prix élevés dans la durée.
Une production en hausse
La Norvège s’engage à stimuler les exportations à destination de l’Europe afin de faire face à la crise énergétique. Ainsi, les exportations de gaz par gazoduc au cours des huit premiers mois atteignent 76,11 milliards de m3. Par rapport à l’année dernière, la Norvège enregistre une augmentation de 6 milliards de m3.
En juillet, le ministère norvégien de l’Énergie déclarait approuver des permis de production ajustés pour six champs clefs. Courant mai, Oslo revoyait ses estimations de production de gaz à la hausse pour atteindre 122 milliards de m3. Ainsi, les prix élevés incitent à augmenter la production de gaz sur le plateau continental norvégien de 6%.
Une réorientation des livraisons
Les livraisons de gaz depuis la Norvège vers l’Allemagne atteignent 3,7 bcm en août. Il s’agit du niveau d’importation mensuel le plus élevé depuis le mois d’avril. L’Allemagne, qui subit la réduction des flux transitant par Nord Stream 1, ne dispose pas d’infrastructure d’importation de GNL.
Les livraisons de la Norvège à destination du Royaume-Uni totalisent 2 milliards de m3 en août. Le pays enregistre une légère diminution par rapport aux 2,2 milliards de m3 de juillet. Toutefois, il s’agit du niveau le plus élevé depuis le mois de mars.
Un marché concurrentiel
Les approvisionnements vers les Royaume-Uni chutaient d’avril à juin. De fait, les prix au NBP britannique s’échangeaient alors à un niveau moins attractif que sur le continent européen. Le marché britannique dissuadait les producteurs de gaz à exporter leur production au Royaume-Uni.
Les livraisons au Pays-Bas tombent à 1 bcm en août contrairement à ses voisins français et belges. Les exportations à destination de la France et de la Belgique demeurent stables. Ainsi, la France importait 1,5 bcm et la Belgique 1,3 bcm de gaz depuis la Norvège.