Le ministère de l’Industrie et de l’Énergie a annoncé le report de la présentation de la nouvelle stratégie nationale pour l’hydrogène, initialement attendue mardi. Ce décalage est justifié par l’agenda gouvernemental, marqué par la tenue d’une conférence sur les finances publiques convoquée par le Premier ministre. La stratégie sera dévoilée mercredi, et un déplacement du ministre chargé de l’Industrie est prévu jeudi en Franche-Comté.
Une filière en attente de soutien renforcé
La France avait lancé en 2020 une première stratégie hydrogène, dotée de 9 milliards d’euros, pour structurer une filière industrielle nationale autour de l’hydrogène décarboné. Cette initiative visait principalement la décarbonation de l’industrie lourde et le développement de la production d’hydrogène par électrolyse, via la création de capacités industrielles sur le territoire. Plusieurs entreprises françaises ont depuis investi dans la fabrication d’électrolyseurs, avec certaines usines aujourd’hui opérationnelles.
Malgré ces développements, la demande en électrolyseurs reste en deçà des attentes. Le secteur traverse une période d’incertitude, avec des projets reportés ou annulés, en France comme à l’étranger. Cette situation met sous pression les acteurs industriels, qui attendent une clarification de la stratégie nationale pour stabiliser leurs perspectives.
Des objectifs industriels à confirmer
La France ambitionne d’atteindre 6,5 gigawatts (GW) de capacité d’électrolyse installée à l’horizon 2030. Pour soutenir cet objectif, le gouvernement a engagé plusieurs mécanismes de financement, incluant des subventions à travers des partenariats publics-privés. Des gigafactories d’électrolyseurs sont en construction sur le territoire, portées par plusieurs entreprises actives dans le domaine.
Au total, un soutien de 2,1 milliards d’euros a été alloué à ces initiatives industrielles. Ces investissements sont jugés cruciaux pour permettre l’émergence d’une chaîne de valeur nationale sur l’hydrogène bas carbone, dans un contexte de forte concurrence européenne.
Des obstacles économiques persistants
Malgré le cadre stratégique et les soutiens financiers, le coût de production de l’hydrogène décarboné reste élevé, limitant sa compétitivité par rapport à l’hydrogène issu de ressources fossiles. Ce différentiel économique freine la croissance de la demande industrielle, en particulier dans les secteurs du transport et de la sidérurgie.
Les industriels du secteur espèrent que la nouvelle feuille de route apportera des mesures concrètes pour soutenir le déploiement de la technologie, notamment via une structuration accrue de la demande et un ajustement des incitations économiques. Ces attentes renforcent l’importance de la présentation attendue mercredi.