Le gouvernement français s’apprête à publier la nouvelle feuille de route énergétique pour la période 2025-2035, prévue d’ici début avril 2025. Ce projet de texte, qui fait partie de la troisième Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE), a pour objectif de guider la France vers la neutralité carbone d’ici 2050. Selon des informations obtenues par l’AFP, un réajustement des objectifs en matière de photovoltaïque est attendu, après une consultation des acteurs du secteur menée fin 2024. Les ajustements seront officiellement présentés lors de la consultation finale, qui devrait débuter dans les prochains jours.
Réduction des énergies fossiles
Dans le cadre de cette révision, la France entend réduire la part des énergies fossiles, telles que le pétrole et le gaz, dans la consommation finale d’énergie. L’objectif est de faire baisser cette part à 42 % d’ici 2030, contre 60 % en 2022. Ce projet vise à s’aligner sur les engagements européens en matière de climat, notamment le plan « Fit for 55 », qui fixe une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990.
Toutefois, le texte fait l’objet de critiques internes, notamment du Haut-Conseil pour le Climat, qui a exprimé des préoccupations sur l’insuffisance de certaines mesures, ainsi que de l’Autorité Environnementale, qui appelle à des objectifs plus ambitieux pour respecter les engagements européens. Ces critiques mettent en évidence la tension entre les objectifs de décarbonation rapide et la réalité économique de la transition énergétique.
La question de la surproduction d’électricité
Une autre controverse liée à cette feuille de route concerne la capacité de production d’électricité. Selon l’avis du Haut-Commissaire à l’Énergie Atomique, Vincent Berger, une stratégie trop volontariste en matière de photovoltaïque pourrait entraîner une surproduction d’électricité, particulièrement si les exportations d’énergie ne suivent pas. Le Haut-Commissaire met en garde contre les risques économiques que cette surcapacité pourrait engendrer, notamment pour les consommateurs et les finances publiques. En conséquence, il prône une révision à la baisse de la croissance prévue du photovoltaïque dans cette planification énergétique.
Consultation finale et publication du décret
Le projet de décret relatif à cette feuille de route sera soumis au Conseil Supérieur de l’Énergie durant le mois de mars, avant d’être publié d’ici fin mars ou début avril. Ce texte vise à garantir une transition énergétique alignée avec les engagements internationaux de la France, tout en prenant en compte les retours des parties prenantes du secteur. Le gouvernement continue de défendre l’ambition de la PPE, tout en ajustant les paramètres à la lumière des recommandations des experts.