La France pourrait passer un Hiver Difficile

En raison de la crise énergétique et de la maintenance de nombreux réacteurs nucléaires, la France pourrait passer un hiver difficile. En cas de pénurie cet hiver, le gouvernement pourrait mettre en place des mesures d'urgence telle que des coupures de courant contrôlées.

Partagez:

La France pourrait connaître des difficultés énergétiques pour passer l’hiver. À l’instar des pays européens, l’Hexagone traverse une crise énergétique. En cause, la réduction des approvisionnements de gaz russe et la mise en arrêt de plusieurs centrales nucléaires.

La France perd sa place de premier exportateur en Europe

Longtemps premier exportateur d’électricité en Europe, la France était en mesure de produire assez d’énergie pour sa propre consommation tout en fournissant de l’énergie à ses voisins. Le pays était alors capable de fournir près de 15% de la production d’électricité totale du continent.

Cependant, cette année, la France pourrait ne pas parvenir à approvisionner en énergie nucléaire ses voisins européens. Pire, le pays pourrait même avoir des difficultés à approvisionner sa propre consommation et devoir rationner l’électricité.

Effectivement, l’année 2022 marque un tournant pour la production d’électricité en France. Depuis le début des relevés français de 2012, la France est devenue un importateur net d’électricité. L’énergie nucléaire elle-même, fer de lance de la production électrique française, connaît son niveau le plus bas depuis 30 ans en termes de production.

Ainsi, la France a perdu sa place de premier exportateur d’électricité en Europe, au profit de la Suède, premier exportateur, et de l’Allemagne.

Les infrastructures vieillissantes du parc nucléaire français ont entraîné la nécessité de multiplier les réparations. De fait, cela a également entraîné une baisse de productivité de la part des centrales nucléaires.

Cependant, ces mises à l’arrêt tombent mal, car l’Europe et la France subissent actuellement une crise énergétique. Les approvisionnements en gaz russe ont significativement chuté et la France dépend à 70% de l’énergie nucléaire.

Les prix de l’électricité explosent

Ce faisant, les prix de l’électricité et du gaz ont explosé ces derniers mois sur le Vieux continent. Les prix de l’électricité en France ont atteint des records historiques. Au début du mois, ces derniers s’établissent à plus de 1.000 €/MWh. En comparaison, le prix à la même période, un an auparavant, s’établissait à 70 €/MWh.

Ces prix élevés constituent une menace pour divers secteurs économiques en France tels que l’industrie ou le secteur agricole.

Norbert Rücker, responsable de l’économie et de la recherche sur les nouvelles générations chez Julius Baer, a déclaré à propos des prix de l’électricité:

« La hausse vertigineuse des prix de l’électricité constitue une menace économique, les problèmes nucléaires de la France semblant devenir un défi plus important que les flux de gaz russe. »

Le parc nucléaire français en difficulté

Aujourd’hui, le parc nucléaire français fait face à des défaillances. Il se compose de 56 réacteurs nucléaires. Sur ces 56 réacteurs, 29 sont à l’arrêt pour des travaux de maintenance et des contrôles. Effectivement, des problèmes de corrosion ont été mis en évidence. Jean-Bernard Levy, PDG d’EDF, a déclaré que 12 des réacteurs ont été fermés pour cause de corrosion.

Certains réacteurs ont, par ailleurs, diminuer leur production cet été pour éviter de surchauffer les rivières dont l’eau sert à refroidir les réacteurs.

Actuellement, 57% de la capacité de production nucléaire est hors service, la production est donc de 27 GW par jour. Selon le calendrier des arrêts d’EDF, la production devrait revenir progressivement à 50 GW/j en décembre. Toutefois, pour les analystes, le marché et les responsables syndicaux, cette prévision est optimiste.

Habituellement, le taux de production nucléaire est de l’ordre de 400 TWh (400.000 GWh) et 10% sont exportés durant les mois les plus chauds. Néanmoins, lorsque des pics de consommation surviennent en hiver, la France doit importer de l’électricité.

Or, cette année, EDF prévoit une production électrique de 280 à 300 TWh, c’est le taux le plus faible depuis 1993. Autre fait marquant, la France exportait aussi de l’électricité en été alors que, désormais, elle en importe.

Les prévisions d’EDF remises en cause

En conséquence, certains analystes sont très pessimistes. Mycle Schneider, consultant en énergie nucléaire basé à Paris, a déclaré à ce propos:

« Les perspectives pour l’hiver sont donc effrayantes. »

D’autres analystes estiment que la capacité électrique de la France sera inférieure de 10 à 15 GW par rapport aux prévisions d’EDF jusqu’à la fin janvier. Cela se traduirait alors par un besoin pour le pays d’importer davantage d’électricité, alors que dans le même temps, le reste de l’Europe fera face à des pénuries énergétiques.

En outre, si la France ne parvenait pas à compenser ses besoins énergétiques par l’import, elle pourrait connaître des coupures de courant. Cette incertitude est renforcée par le report du démarrage de certains réacteurs à la mi-novembre.

Des mesures d’urgence en France

Les difficultés énergétiques que connaît la France pourraient aboutir à des mesures d’exception de la part du gouvernement.

Une source parlementaire, proche du gouvernement, a notamment déclaré ceci:

« Nous devrions être en mesure de récupérer une grande partie des réacteurs qui sont actuellement hors ligne. Nous pouvons également demander aux Français de faire des efforts, notamment pour réduire les pics de consommation. »

Dans les cas les plus graves, le gouvernement pourrait également forcer l’interruption de l’alimentation électrique des consommateurs industriels et commerciaux. La réduction du chauffage dans les bâtiments publics, l’arrêt de l’éclairage public et la mise en place de coupures de courant contrôlées sont envisagées.

Virginie Neumayer, membre de la CGT, a déclaré à propos de ces coupures:

« La situation est vraiment inquiétante […] dire qu’il n’y aura pas de coupures de courant est un pari très optimiste, à moins que l’on ne soit déjà sûr que l’hiver sera chaud. »

Concernant l’hiver prochain, les météorologues examinent le phénomène de La Niña pour estimer si l’hiver sera froid ou doux. Ils estiment notamment que l’hiver à 60% de chance d’être plus froid que la moyenne pour la période décembre/février 2022/2023.

Quant à EDF, la vétusté du parc interroge. De fait, il reste à savoir si le groupe, bientôt nationalisé, doit maintenir ses vieilles centrales ou en construire de nouvelles pour les remplacer.

D’autant plus que l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire), a déclaré que la résolution des problèmes de corrosion des réacteurs pouvait prendre plusieurs années. Pour sa part, la construction de nouvelles centrales prendrait plusieurs années elle aussi, comme ce fut le cas pour le réacteur nouvelle génération de Flamanville.

Malgré une hausse des capacités de production et une baisse des tarifs, le Liberia dépend toujours d’importations d’électricité pour faire face à la demande croissante, en particulier durant la saison sèche.
Le nouveau président sud-coréen Lee Jae-myung revoit la politique énergétique nationale, visant un rééquilibrage de la réglementation nucléaire sans fermer immédiatement les réacteurs actuellement en activité.
La Commission de régulation de l’énergie a présenté son rapport annuel 2024, marqué par une activité soutenue sur les réseaux, les prix, et l’évolution du cadre réglementaire européen.
Les États-Unis assouplissent les pénalités envisagées pour les méthaniers étrangers et les transporteurs automobiles, diminuant fortement les coûts initiaux pour les opérateurs internationaux tout en conservant les objectifs stratégiques de soutien à la marine marchande américaine.
Alors que les capitaux affluent vers les technologies propres à l’échelle mondiale, l’Afrique reste marginalisée, ne recevant qu’une fraction des flux prévus selon l’Agence internationale de l’énergie.
Le gouvernement mexicain espère mobiliser jusqu’à $9bn d’investissements privés d’ici 2030, mais l’absence de cadre commercial clair suscite des doutes dans le secteur.
En 2024, les énergies renouvelables ont couvert 33,9 % de la consommation d’électricité de la France métropolitaine, une progression portée par la hausse de la production d’hydroélectricité et l’expansion du solaire.
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) annonce ses orientations stratégiques pour 2030, marquées par un focus sur la transition énergétique, la compétitivité européenne et les besoins des consommateurs.
Madrid a versé un montant arbitral à Blasket Renewable Investments après plus de dix ans de contentieux liés au retrait d’avantages fiscaux accordés aux investisseurs dans les énergies renouvelables.
Le marché mondial des énergies renouvelables continue de croître, atteignant 1 200 milliards de dollars en 2024, selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), soutenu par les investissements dans le solaire et l'éolien.
Le gouvernement du Québec accorde un financement de 3,43 M$ à la Coopérative d’électricité de Saint-Jean-Baptiste pour installer des compteurs intelligents et renforcer son infrastructure dans 16 municipalités.
Les nouvelles mesures tarifaires américaines provoquent une augmentation des coûts dans le secteur de l’énergie, avec un effet particulièrement marqué sur le stockage et le solaire, selon une étude de Wood Mackenzie.
Malgré l’urgence affichée, les investissements climatiques européens stagnent autour de 500 milliards d’euros par an, loin des besoins estimés à près de 850 milliards. De nouveaux instruments financiers tentent de relancer une dynamique indispensable.
Les pays africains consacrent désormais davantage à la dette qu’à l’éducation et à la santé, limitant leurs investissements essentiels malgré un fort potentiel énergétique. Le G20, sous pression, peine à fournir une réponse adaptée aux enjeux financiers et climatiques.
Quatre producteurs d’énergie renouvelable ont reçu l’autorisation de vendre 400 MW directement à des entreprises industrielles égyptiennes sans soutien public.
Un rapport d’Ember montre que l’ASEAN pourrait alimenter près d’un tiers de ses data centres avec de l’éolien et du solaire d’ici 2030, sans avoir recours au stockage, sous réserve de politiques publiques adaptées.
Les autorités espagnoles et le gestionnaire du réseau REE ont démenti toute expérimentation sur le réseau électrique national avant la panne massive du 28 avril, dont les causes restent non identifiées.
Trois trajectoires commerciales projetées par Wood Mackenzie montrent comment les tensions douanières peuvent infléchir la demande, les prix et les investissements dans le secteur énergétique mondial.
La Commission européenne annonce que l’Union est en bonne voie pour réduire ses émissions de 54% d’ici 2030, grâce aux plans mis à jour des États membres.
La Corée du Sud officialise deux appels d'offres totalisant 2,25 GW, répartis entre éolien offshore et solaire, avec de nouveaux critères économiques et techniques destinés à renforcer la sécurité énergétique et attirer les investisseurs internationaux.