Tout comme l’ensemble de l’Europe, la France est actuellement confrontée à une crise énergétique. En effet, la reprise économique mondiale et le manque d’importations russes font croître les prix de l’énergie. Le conflit en Ukraine menace d’aggraver une situation déjà difficile. La France, relativement préservée de la dépendance russe, s’inquiète pour son approvisionnement en électricité.
En janvier déjà, Bruno le Maire, ministre de l’Economie, prend des mesures. Il annonce que la France va tout faire pour limiter la hausse du prix de l’électricité à 4%. L’augmentation du cours du gaz et du pétrole influence alors, le prix du watt européen. À présent, s’y ajoutent les conséquences de la guerre à l’Est mais aussi des manquements propres à la production française.
Une commission sénatoriale tire la sonnette d’alarme.
Avec l’invasion de l’Ukraine, c’est toutes les exportations de la Russie vers l’Europe qui sont remises en cause. Or, la production d’électricité d’une grande partie l’Europe, notamment l’Allemagne, repose sur la consommation de gaz ou de charbon russe.
Dans le même temps, en France, on s’inquiète de ne pas pouvoir compter sur la production d’électricité nationale. En effet, la production nucléaire française atteint des niveaux jamais observés depuis les années 1990.
Le sénateur, Daniel Gremillet, déclare :
« L’énergie nucléaire connaît une érosion de sa production depuis 10 ans. C’est regrettable, car cette énergie est, tout à la fois, compétitive, accessible et décarbonée ! ».
De fait, EDF annonce l’arrêt simultané de 12 réacteurs nucléaires pour la fin février. Par ailleurs, il est prévu une production historiquement faible pour 2022 entre 295 et 315 térawattheures.
Dans le même temps, le prix élevé du gaz encourage les Français à consommer plus facilement de l’électricité.
Les solutions d’urgence pour éviter un black-out
Alors que sa production est diminuée, la France est contrainte à des mesures d’urgence. Le gouvernement autorise le 5 février, par décret, la réouverture de centrales à charbon. Elles fonctionnent en cas d’ultime recours mais de nombreuses voix s’indignent au nom des engagements climatiques de la France.
De plus, la France achète massivement de l’électricité à ses voisins. RTE relève :
« Un recours « quasi systématique » aux importations depuis novembre, avec des pics proches des « capacités techniques maximales » d’importation en décembre”.
Enfin, l’hexagone ne peut compter que partiellement sur son parc renouvelable comme solution immédiate. Certes, le renouvelable représente déjà plus de 25% du mix électrique en France. En revanche, sa composante solaire et éolienne souffre de leur intermittence et de la saison.
En conclusion, le risque d’un black-out en France semble écarté, même si des coupures localisées restent possibles. Néanmoins, les conséquences du conflit peuvent évoluer à tout moment tandis que les solutions en France, à court terme, restent limitées.