L’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) centralise désormais la gestion de la sûreté nucléaire civile en France. Issue de la fusion entre l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), cette nouvelle entité marque une réorganisation profonde du paysage énergétique français. Avec un effectif dépassant 2 000 experts, l’ASNR vise à optimiser la prise de décision et répondre aux défis d’un secteur nucléaire en mutation.
La fusion, actée dans un contexte de relance industrielle, répond à des ambitions stratégiques. Le gouvernement mise sur une coordination simplifiée pour accélérer la prolongation des réacteurs existants, développer les mini-réacteurs et construire de nouvelles installations de grande puissance. Cependant, cette centralisation suscite des préoccupations majeures chez les acteurs historiques.
Les limites d’une réforme contestée
Malgré les objectifs affichés, la réforme reste controversée. Les syndicats de l’IRSN et les associations environnementales pointent du doigt une perte d’indépendance entre expertise scientifique et décision réglementaire. Les inquiétudes se cristallisent autour du règlement intérieur de l’ASNR, jugé insuffisant pour garantir la transparence des avis techniques.
Selon les représentants syndicaux, la structure actuelle reflète une fusion « minimale », où les services clés des deux entités sont simplement juxtaposés. Les débats s’intensifient également sur la question budgétaire, l’ASNR faisant face à des contraintes financières dès son lancement.
Un impact politique et industriel majeur
La réorganisation intervient à un moment crucial pour la France, qui souhaite affirmer son leadership dans le secteur nucléaire face à une concurrence internationale croissante. En concentrant les responsabilités au sein de l’ASNR, le gouvernement espère renforcer la compétitivité du pays tout en répondant aux attentes européennes en matière de sécurité énergétique.
Cependant, l’efficacité de cette réforme dépendra de la capacité de l’ASNR à s’adapter rapidement. Les premiers mois seront déterminants pour établir une gouvernance claire et un collectif uni autour de cette nouvelle structure. Les retombées sur l’industrie nucléaire, tant au niveau national qu’international, seront scrutées de près par les acteurs du marché.