L’État français a attribué une aide publique de 99,84 mn € à Gen-Hy, une start-up spécialisée dans les technologies liées à l’hydrogène, afin de financer la construction d’une usine dédiée aux membranes et électrolyseurs à Allenjoie, dans le département du Doubs. L’annonce a été faite par le ministre de l’Industrie Marc Ferracci lors d’une visite sur le site, précisant que ce projet industriel bénéficiera également de soutiens régionaux et européens.
Un soutien public à la structuration de la filière hydrogène
Le site industriel prévoit de produire jusqu’à 350 électrolyseurs à membrane d’échange anionique (AEM) par an, avec des puissances allant de 100 kilowatts à 2 mégawatts. Sa mise en service est prévue pour le premier trimestre 2026. À terme, la création de 250 emplois est envisagée, dont 150 dans les quatre premières années. Le ministre a souligné que cette initiative s’inscrit dans une dynamique nationale visant à générer jusqu’à 8 000 emplois dans le secteur d’ici 2030.
Gen-Hy, issue de la société francilienne FlexFuel Energy Development, a lancé ce projet en 2022 en périphérie de Montbéliard. Le financement annoncé intervient peu après la révision de la feuille de route française sur l’hydrogène décarboné, qui ajuste à la baisse certaines ambitions initialement posées en 2020.
Un projet validé à l’échelle européenne
L’aide attribuée à Gen-Hy s’intègre dans le cadre des programmes européens PIIEC (Projet Important d’Intérêt Européen Commun), mécanisme destiné à soutenir l’innovation industrielle stratégique. La Commission européenne a validé cette contribution financière publique, ce qui autorise sa mise en œuvre dans le respect du droit de la concurrence au sein de l’Union européenne.
La société a récemment accueilli Saint-Gobain à son capital, après un premier soutien financier du groupe Eiffage. L’entreprise met en avant l’utilisation de matériaux exclusivement sourçables en France, sans recours aux ressources rares, pour la fabrication de ses équipements.
Capacité industrielle et ancrage régional
La région Bourgogne-Franche-Comté, où sera implantée l’usine, soutient également l’initiative à travers le développement de formations spécifiques à l’hydrogène. Ces dispositifs visent à accompagner les besoins en main-d’œuvre qualifiée induits par l’essor de la filière. Le ministre a reconnu que la mise en œuvre de la stratégie hydrogène nationale avait pris du temps en raison du contexte politique, mais a réaffirmé que les objectifs actualisés restaient « très ambitieux ».
Le site d’Allenjoie constitue aujourd’hui un exemple concret des efforts entrepris pour structurer une chaîne de production industrielle de l’hydrogène sur le territoire français, selon les orientations fixées dans le cadre national et européen.