Le géant pétrolier japonais Eneos Holdings a confirmé mercredi que la démission abrupte de son président-directeur général en août était liée à son implication dans une affaire d’agression sexuelle révélée plus tôt le même jour par un tabloïd nippon.
Dans un communiqué, Eneos a jugé « extrêmement regrettable » le comportement de son ex-PDG Tsutomu Sugimori, contraire à des valeurs comme le respect des droits humains que le groupe dit avoir érigé en « priorités absolues ».
Eneos, qui avait annoncé le 12 août la démission surprise de M. Sugimori pour « raisons personnelles », n’a pas fourni de détails sur l’affaire mais a fait référence dans son communiqué de mercredi à des informations parues dans les médias.
Selon le magazine tabloïd Shukan Shincho, M. Sugimori a agressé sexuellement une hôtesse de bar dans le département d’Okinawa (sud-ouest du Japon) en juillet, l’embrassant notamment de force. Elle aurait été par ailleurs blessée physiquement en tentant de lui résister.
Eneos a assuré dans son communiqué avoir évité de parler ouvertement de l’affaire jusqu’à présent pour protéger la vie privée de la victime. Le mouvement social #MeToo, qui a libéré la parole de nombreuses victimes de violences sexuelles dans le monde depuis 2017, a eu au Japon un moindre impact que dans beaucoup d’autres pays, même s’il a contribué à y faire aussi bouger un peu les lignes.
Dernièrement par exemple, une ancienne membre des Forces japonaises d’autodéfense a rendu public son combat pour faire reconnaître une agression sexuelle dont elle dit avoir été victime de la part de collègues masculins l’an dernier. Ce qui a poussé le ministère japonais de la Défense à reprendre l’enquête et à se pencher sur de nombreuses autres affaires similaires révélées dans son sillage.