L’International Energy Association (IEA) s’est exprimée concernant ses prévisions pour la demande mondiale de gaz en 2022. Les prix élevés de cette ressource et l’incertitude du marché auront ainsi très certainement des conséquences sur la demande. L’IEA prévoit ainsi une baisse de 0,3 % cette année.
Une baisse de la demande mondiale de gaz est attendue
Dans son dernier rapport trimestriel sur le marché, l’IEA a déclaré que la demande mondiale de gaz en 2022 était prévue à 4,086 Tcm. L’année dernière, cette même demande était de 4,097 Tcm. De plus, il s’agit d’une révision à la baisse d’une précédente prévision. Celle-ci estimait la croissance de la demande mondiale de gaz à 1 %. L’IEA s’est exprimée à ce sujet :
« L’offre serrée, les prix élevés et l’incertitude accrue sur le marché ont entraîné une révision à la baisse de la croissance de la consommation mondiale de gaz, qui en conséquence devrait devenir négative pour 2022. Les perspectives restent très incertaines, et on peut s’attendre à d’autres baisses, en particulier sur les marchés émergents importateurs de gaz, en raison de tensions durables sur l’offre, de prix élevés et de la volatilité ».
Par ailleurs, l’IEA a également déclaré que l’invasion de l’Ukraine avait déclenché une crise majeure de l’approvisionnement. La sécurité énergétique mise à mal, les prix des produits de base ont grimpé pour atteindre de nouveaux sommets. Cela a provoqué des secousses plus larges dans l’économie mondiale.
L’Europe, l’épicentre de la crise ?
L’IEA a déclaré que l’Europe était à l’épicentre des tensions sur le marché depuis le début de la saison de chauffage. Un inventaire de stockage inférieur à la moyenne et une forte baisse des approvisionnements par gazoducs russes en sont les principales causes. Ainsi, le faible niveau des stocks a provoqué une nécessité de les reconstituer au cours de l’été. Ce faisant, les prix du gaz ont connu une hausse record.
Selon les données de Gas Infrastructure Europe, les sites de stockage européens ont été remplis à 77 % de leur capacité l’été dernier. Au 18 avril, ils n’étaient plus remplis qu’à 29 %. Toutefois, l’IEA a déclaré que le GNL compensait la baisse de l’offre Russe.
En Europe, le marché du GNL explose
Les prix européens élevés à court terme sont donc élevés depuis le début du conflit. Cela a donné lieu à d’importantes livraisons de GNL en Europe. Elles ont été essentielles pour équilibrer la consommation hivernale. L’Europe s’est donc imposée comme un marché de premier ordre, attirant les cargaisons de l’Asie-Pacifique notamment. L’IEA déclare à ce sujet :
« La concurrence pour les cargaisons de GNL flexibles a poussé les prix spot asiatiques à un niveau record et a entraîné une réduction supplémentaire de la consommation sur les marchés importateurs sensibles aux prix, notamment dans les pays émergents d’Asie. »
En Europe, l’objectif réduire la dépendance au gaz russe est susceptible de voir les flux rester faibles. En effet, il n’y a pas de restrictions juridiques sur les importations russes en tant que telle. Toutefois, il y a la manifestation de la volonté de réduire l’exposition du bloc aux importations d’énergie russe. Les besoins de GNL sont donc de plus en plus élevés et exercent une pression sur un marché déjà tendu.
L’IAE confie que les tensions d’approvisionnements et les prix élevés sont susceptibles d’avoir un impact négatif sur la consommation de gaz.