articles populaires

La COP26 adopte un « Pacte » Critiqué

Partagez:

La COP26 relève, pour le patron de l’ONU, de quelques faiblesses, avertissant que « la catastrophe climatique frappe toujours à la porte », la « volonté politique » ayant manqué pour surmonter les « contradictions » entre pays.

 

COP26 : le compromis n’assure par le respect des objectifs de l’Accord de Paris

Le texte a en effet été adopté à l’issue de deux semaines de négociations éprouvantes, à l’image des changements de dernière minute, moins contraignants, introduits sur la question des énergies fossiles à la demande de la Chine et de l’Inde.

Avant d’entériner d’un coup de marteau l’adoption, le président britannique de cette 26e conférence mondiale pour le climat, Alok Sharma, s’est dit d’une voix émue et les larmes aux yeux « profondément désolé » pour ce dénouement. Il avait plus tôt estimé que l’accord « inaugure une décennie d’ambition croissante » en matière de climat.

 

« Encore énormément à faire »

Le premier ministre du pays hôte, Boris Johnson, qui s’était déplacé deux fois à la COP26 pour essayer de faciliter les discussions, a de son côté jugé que ce résultat constituait « un grand pas en avant » mais qu’il y avait « encore énormément à faire ».

« Nous avons toujours su que Glasgow n’était pas la ligne d’arrivée », a commenté l’émissaire américain John Kerry.

 

Relever les engagements de réduction plus régulièrement que prévu

Sur le point critique de la limitation des températures, alors que la planète se trouve selon l’ONU sur une trajectoire « catastrophique » de réchauffement de 2,7°C par rapport à l’ère pré-industrielle, le texte appelle les États membres à relever leurs engagements de réductions plus régulièrement que prévu dans l’accord de Paris, et ce, dès 2022.

Mais avec la possibilité d’aménagements pour « circonstances nationales particulières », point qui a suscité les critiques des ONG sur les ambitions réelles du texte.

 

La trajectoire actuelle dépasse encore les 2 °C

Le compromis trouvé n’assure d’ailleurs pas le respect des objectifs de l’accord de Paris de 2015 : limiter le réchauffement « bien en deçà » de 2 °C et si possible à 1,5 °C.

Mais il offre des perspectives permettant à la présidence britannique d’afficher un succès sur son objectif de voir Glasgow « garder 1,5 en vie ». Les experts avertissent régulièrement que « chaque dixième de degré compte » alors que se multiplient déjà les catastrophes liées au changement climatique : inondations, sécheresses ou canicules, avec leur cortège de dégâts et de victimes.

 

« C’est mou »

« C’est mou, c’est faible et l’objectif de 1,5 °C est à peine en vie, mais il y a un signal sur la fin de l’ère du charbon. Et c’est important », a contesté Jennifer Morgan, patronne de Greenpeace International.

Le texte contient également une mention, inédite à ce niveau, des énergies fossiles, principales responsables du réchauffement de la planète et qui ne sont même pas citées dans l’accord de Paris.

La formulation a été atténuée au fil des versions et jusqu’à l’ultime minute avant l’adoption en plénière, à l’insistance notamment de la Chine et de l’Inde. La version définitive appelle à « intensifier les efforts vers la réduction du charbon sans systèmes de capture (de CO2) et à la sortie des subventions inefficaces aux énergies fossiles ». Avec ici encore une mention des « circonstances nationales particulières ».

 

« Pilule amère à avaler »

Une « pilule amère à avaler », mais acceptée « pour le bien commun », a regretté la représentante du Liechtenstein, résumant de nombreuses interventions de délégués.

Après un échec aux deux dernières COP, celle-ci a d’autre part réussi à mettre la dernière main aux règles d’utilisation de l’accord de Paris, notamment sur le fonctionnement des marchés carbone censés aider à réduire les émissions.

Le dossier explosif de l’aide aux pays pauvres, qui a un temps semblé pouvoir faire dérailler les négociations, n’a par contre pas trouvé de résolution.

Echaudés par la promesse toujours non tenue des plus riches de porter à partir de 2020 leur aide climat au Sud à 100 milliards de dollars par an, les pays pauvres, les moins responsables du réchauffement, mais en première ligne face à ses impacts, demandaient un financement spécifique des « pertes et préjudices » qu’ils subissent déjà.

 

Les pays riches s’opposent au financement des pays pauvres

Mais les pays développés, au premier rang desquels les États-Unis, qui redoutent de possibles conséquences juridiques, s’y sont fermement opposés.

Et à contrecœur, les pays pauvres ont cédé, acceptant une poursuite du dialogue afin ne pas perdre les avancées sur la lutte contre le réchauffement, dont les effets les menacent déjà directement. Tout en se disant « extrêmement déçus ».

« C’est une insulte aux millions de personnes dont les vies sont ravagées par la crise climatique », a commenté Teresa Anderson, de l’ONG ActionAid International.

L’égérie du mouvement mondial des jeunes pour le climat, Greta Thunberg, a été plus lapidaire, qualifiant une nouvelle fois la COP26 de simple « bla bla bla ». « Le vrai travail continue en dehors de ces salles. Et nous n’abandonnerons jamais, jamais », a-t-elle promis sur Twitter.

Inscrivez-vous gratuitement pour un accès sans interruption.

Publicite

Récemment publiés dans

Une panne massive a plongé Porto Rico dans l'obscurité mercredi, privant d'électricité environ 1,1 million de foyers, après l'arrêt inattendu de toutes ses centrales électriques.
La République tchèque a mis fin à sa dépendance au pétrole russe après plus de six décennies, un changement majeur décidé en réponse à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
La République tchèque a mis fin à sa dépendance au pétrole russe après plus de six décennies, un changement majeur décidé en réponse à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Le marché européen des contrats d’achat d’électricité (PPA) pour les énergies renouvelables a atteint 19 GW de nouvelles capacités en 2024, avec une montée en puissance des accords hybrides incluant le stockage.
Le marché européen des contrats d’achat d’électricité (PPA) pour les énergies renouvelables a atteint 19 GW de nouvelles capacités en 2024, avec une montée en puissance des accords hybrides incluant le stockage.
Le ministre de l’Industrie Marc Ferracci a critiqué les positions du Rassemblement national sur l’énergie, les accusant de freiner les investissements prévus dans les renouvelables au profit des importations de combustibles fossiles.
Le ministre de l’Industrie Marc Ferracci a critiqué les positions du Rassemblement national sur l’énergie, les accusant de freiner les investissements prévus dans les renouvelables au profit des importations de combustibles fossiles.
Le projet de loi 69 suscite des protestations à Saint-Jean-sur-Richelieu, où plusieurs organisations dénoncent un risque de privatisation du secteur de l’électricité au Québec.
L’énergie éolienne et solaire a couvert près d’un cinquième de la production électrique de la Turquie en 2024, selon une analyse du groupe de réflexion Ember, portée par une forte hausse de la capacité installée.
L’énergie éolienne et solaire a couvert près d’un cinquième de la production électrique de la Turquie en 2024, selon une analyse du groupe de réflexion Ember, portée par une forte hausse de la capacité installée.
Le consortium Acerez a conclu un accord de 35 ans pour construire et exploiter plus de 240 km de lignes haute tension en Australie, marquant le premier partenariat public-privé du pays dans le secteur.
Le consortium Acerez a conclu un accord de 35 ans pour construire et exploiter plus de 240 km de lignes haute tension en Australie, marquant le premier partenariat public-privé du pays dans le secteur.
La Programmation pluriannuelle de l’énergie réoriente la stratégie française en limitant le photovoltaïque au profit de solutions de flexibilité, dont le stockage par batterie, pour répondre aux déséquilibres croissants du marché électrique.
La Programmation pluriannuelle de l’énergie réoriente la stratégie française en limitant le photovoltaïque au profit de solutions de flexibilité, dont le stockage par batterie, pour répondre aux déséquilibres croissants du marché électrique.
La Commission de régulation de l’énergie dévoile un premier observatoire consacré aux contrats d’achat d’électricité renouvelable en France, soulignant une progression récente mais encore marginale face aux mécanismes soutenus par l’État.
Le gouvernement français prévoit d’adopter d’ici deux semaines un décret définissant les objectifs énergétiques de la décennie à venir, relançant le nucléaire et préparant un débat parlementaire attendu sur la souveraineté énergétique.
Le gouvernement français prévoit d’adopter d’ici deux semaines un décret définissant les objectifs énergétiques de la décennie à venir, relançant le nucléaire et préparant un débat parlementaire attendu sur la souveraineté énergétique.
L’accroissement des capacités solaire et éolienne multiplie les heures de prix négatifs sur les marchés européens de l’électricité, fragilisant les équilibres économiques du secteur tout en modifiant les dynamiques d’exportation et de stockage.
L’accroissement des capacités solaire et éolienne multiplie les heures de prix négatifs sur les marchés européens de l’électricité, fragilisant les équilibres économiques du secteur tout en modifiant les dynamiques d’exportation et de stockage.
L’Assemblée nationale discutera le 28 avril de la sécurité énergétique nationale, à la demande du gouvernement, en lien avec la future Programmation pluriannuelle de l’énergie couvrant la période 2025-2035.
L’Assemblée nationale discutera le 28 avril de la sécurité énergétique nationale, à la demande du gouvernement, en lien avec la future Programmation pluriannuelle de l’énergie couvrant la période 2025-2035.
Malgré une production électrique en majorité décarbonée, la demande en Europe reste en retrait, freinée par des prix peu incitatifs et un usage industriel limité.
Les données du groupe de réflexion Ember révèlent que la part des énergies fossiles dans le mix électrique américain est tombée à 49,2 % en mars 2025, franchissant un seuil inédit.
Les données du groupe de réflexion Ember révèlent que la part des énergies fossiles dans le mix électrique américain est tombée à 49,2 % en mars 2025, franchissant un seuil inédit.
Le mix électrique mondial s’est transformé en 2024 avec 40,9 % de la production issue de sources bas carbone, selon Ember, porté par une croissance historique de l’énergie solaire.
Le mix électrique mondial s’est transformé en 2024 avec 40,9 % de la production issue de sources bas carbone, selon Ember, porté par une croissance historique de l’énergie solaire.
Confronté à des pénuries récurrentes, le Tadjikistan durcit ses lois énergétiques en introduisant des peines de prison allant jusqu’à dix ans pour les fraudes à l’électricité, afin de protéger son réseau hydroélectrique vieillissant.
Confronté à des pénuries récurrentes, le Tadjikistan durcit ses lois énergétiques en introduisant des peines de prison allant jusqu’à dix ans pour les fraudes à l’électricité, afin de protéger son réseau hydroélectrique vieillissant.
Le gouvernement français finalise la nouvelle feuille de route énergétique jusqu’en 2035, arbitrant entre relance nucléaire et expansion sélective des renouvelables dans un contexte de tension politique.
La principale coalition d’opposition au Burundi alerte sur les effets directs de la crise énergétique sur l’organisation des élections législatives du mois de juin.
La principale coalition d’opposition au Burundi alerte sur les effets directs de la crise énergétique sur l’organisation des élections législatives du mois de juin.
À Cienfuegos, Cuba déploie un ambitieux programme photovoltaïque appuyé par la Chine afin de réduire sa dépendance au pétrole et stabiliser son réseau électrique défaillant.
À Cienfuegos, Cuba déploie un ambitieux programme photovoltaïque appuyé par la Chine afin de réduire sa dépendance au pétrole et stabiliser son réseau électrique défaillant.
L’Autorité du Canal de Panama approuve un projet de gazoduc stratégique, dans un contexte de tensions politiques et d’intérêts divergents sur le contrôle énergétique régional.
L’Autorité du Canal de Panama approuve un projet de gazoduc stratégique, dans un contexte de tensions politiques et d’intérêts divergents sur le contrôle énergétique régional.
La Commission européenne lance un appel à projets d’envergure visant à financer les infrastructures énergétiques prioritaires entre États membres et pays voisins, avec un budget maximal de 600 mn € issu du programme CEF Energy.
La Commission nationale du débat public lance trois mois de consultations à Fos-sur-Mer sur l’avenir industriel de cette zone stratégique, en amont de décisions étatiques concernant 40 projets à fort impact économique et énergétique.
La Commission nationale du débat public lance trois mois de consultations à Fos-sur-Mer sur l’avenir industriel de cette zone stratégique, en amont de décisions étatiques concernant 40 projets à fort impact économique et énergétique.
La Cour des comptes européenne alerte sur l’urgence d’investissements massifs dans les réseaux vieillissants de l’Union, freinés par des lenteurs administratives et une planification insuffisante.
La Cour des comptes européenne alerte sur l’urgence d’investissements massifs dans les réseaux vieillissants de l’Union, freinés par des lenteurs administratives et une planification insuffisante.
Plusieurs élus et anciens dirigeants du secteur énergétique réclament un moratoire sur la PPE3, critiquant une planification jugée déconnectée des réalités économiques et géopolitiques actuelles.
Plusieurs élus et anciens dirigeants du secteur énergétique réclament un moratoire sur la PPE3, critiquant une planification jugée déconnectée des réalités économiques et géopolitiques actuelles.

Publicite