Le CNPC (China National Petroleum Corp) dans un rapport récemment publié rend compte sur l’impact de la crise énergétique. À l’image, de la taxonomie verte nouvellement établit par la communauté Européen; L’analyse désigne le gaz naturel comme élément central de la transition énergétique chinoise.
Dans son plan, la CNPC envisage une demande de GNL record de 650 milliards de m3 à l’horizon 2040. Une baisse vers 400 Gm3, voire 500 Gm3 en fonction de certaines avancées technologiques, n’est attendue que pour 2060.
En revanche, le charbon se stabilise dès 2021 à raison d’une consommation de 3.6 milliards de tonnes par an. Tout comme le pétrole qui culmine à 780 millions de tonnes en 2030.
Un objectif qui laisse une place conséquente aux énergies fossiles.
De nombreux experts chinois pointent le manque d’ambition de la CNPC. Selon eux, elle prend trop peu en compte les développements dans les énergies renouvelables.
De fait, avec cette programmation, les émissions de CO2 en Chine culminent en 2030 et le pays n’atteint la neutralité carbone qu’en 2060. Une courbe qui suit celle de la consommation d’énergie primaire dont le pic à 4.2 milliards de tonnes équivalent pétrole est également prévue en 2030.
“Si la demande de gaz naturel reste toujours à plus de 400 Bcm/an en 2060, comment gérer les émissions de CO2 provenant de la combustion du gaz ?” demande Dai Yande, ancien haut placé de la Commission nationale du développement chinoise.
Les énergies renouvelables cantonnées à la production d’électricité.
Si la CNPC préserve globalement des estimations élevées pour les énergies fossiles, elle les exclut pratiquement de la production électrique chinoise. La part du renouvelable dans le mix énergétique y est bien plus importante que dans le précédent plan quinquennal.
Pour l’ETRI (l’Institut de recherche économique et technologique), le renouvelable pèse 45% du mix électrique en 2030 et même 88% en 2060. Dans ce plan, la CNPC souhaite un investissement de 62 000 milliards de yuans dans le renouvelable. Un investissement pour permettre à la Chine de fournir à son économie une énergie électrique quasiment décarbonée.
Pour un géant comme la Chine, cela représente la mise en service d’une capacité solaire et éolienne de 1950 GW en 2030 et 6630 GW en 2060.
La CNPC plaide pour la tertiarisation de l’économie chinoise.
En 2021, l’industrie représente 68% de la consommation totale d’électricité. Ces émissions de CO2 ont déjà dépassé leur cap maximum mais la demande d’énergie augmente toujours.
Pour atteindre les objectifs fixés sans régression, la Chine doit augmenter la part de son secteur tertiaire dans son PIB. Alors que le tertiaire représente 54% du PIB en 2020, la CNPC plaide pour qu’il atteigne les 70% en 2060.
Un projet modérément ambitieux qui admet des limites
Dans sa proposition, l’Institut de recherche de la CNPC pointe l’inégal développement des énergies renouvelables sur l’ensemble du territoire.
Le Nord et l’Ouest, plus montagneux, sont propices aux énergies renouvelables comme l’hydraulique. En revanche, le Sud Est regroupe les centres urbains et donc les concentrations de consommations. Cette difficulté est une conséquence inattendue de la politique de développement chinoise depuis des années qui favorise la ville sur la campagne.
Cette limite bien réelle n’explique cependant pas totalement le réalisme jugé conservateur de la CNPC. En effet, c’est bien son manque d’ambition climatique que critiquent les autorités chinoises.