Les émissions de dioxyde de carbone de la Chine diminuent en mars pour la première fois depuis la réouverture de son économie après la pandémie de Covid-19. Cette baisse suggère que la Chine pourrait avoir atteint son pic d’émissions, selon une étude récente du CREA (Centre for Research on Energy and Clean Air). La diminution de 3% des émissions en mars par rapport à l’année précédente marque un tournant significatif, souligne l’analyste Lauri Myllyvirta. Cette réduction résulte principalement de l’augmentation des capacités en énergies renouvelables, qui couvrent presque toute la croissance de la demande d’électricité en mars. De plus, un effondrement du secteur de la construction contribue à cette baisse, avec une chute de la production d’acier de 8% et celle de ciment de 22%. Ces tendances montrent une transition vers des sources d’énergie plus propres et un ralentissement notable dans la construction.
L’impact des énergies renouvelables
La croissance rapide des capacités en énergie solaire et éolienne joue un rôle crucial dans la stabilisation des émissions du secteur de l’électricité. En mars, près de 90% de la demande supplémentaire en électricité est couverte par des sources renouvelables, malgré une augmentation de la demande due à l’achat massif de climatiseurs. Cette évolution est significative, car elle montre l’efficacité des investissements dans les énergies renouvelables. Cependant, même avec cette croissance, l’énergie solaire et éolienne ne représente encore que 15% de la production totale d’électricité en Chine. Les autorités s’efforcent de mieux intégrer ces sources dans le réseau national pour améliorer leur efficacité. L’adoption croissante des véhicules électriques, représentant 10% des voitures en circulation, continue de réduire la demande de pétrole, contribuant ainsi à la baisse des émissions globales.
Perspectives économiques et écologiques
La trajectoire future des émissions de la Chine reste incertaine. Les experts divergent sur la question de savoir si l’installation de nouvelles capacités en énergie renouvelable continuera d’augmenter au même rythme. Les objectifs gouvernementaux en matière de croissance économique pourraient entraîner une hausse des émissions, malgré les avancées dans les énergies renouvelables. La Chine continue également d’investir dans le charbon, avec de nombreuses centrales électriques en cours de construction. Bien que la croissance de la capacité de production de charbon ait légèrement ralenti au premier trimestre de l’année en cours, ces investissements montrent que le pays n’est pas encore prêt à abandonner totalement cette source d’énergie polluante.
Défis et opportunités pour l’avenir
L’avenir des émissions de la Chine dépend de plusieurs facteurs, notamment la politique énergétique du gouvernement, les investissements dans les infrastructures renouvelables et l’évolution du marché de la construction. La baisse récente des émissions montre que des progrès significatifs sont possibles, mais des efforts continus seront nécessaires pour maintenir cette tendance. L’intégration des sources d’énergie renouvelable dans le réseau national demeure un défi majeur. Les technologies de stockage d’énergie et les infrastructures de transmission doivent être améliorées pour maximiser l’utilisation des énergies solaire et éolienne. De plus, la réduction des investissements dans le charbon et l’encouragement à des pratiques de construction plus durables seront essentiels pour une transition énergétique réussie.
Les experts s’accordent à dire que la Chine joue un rôle crucial dans la lutte mondiale contre le changement climatique. En tant que plus grand émetteur de CO2, les actions de la Chine ont un impact significatif sur les efforts globaux pour réduire les émissions et limiter le réchauffement climatique. Les développements récents sont encourageants, mais il reste encore beaucoup à faire pour garantir un avenir durable.