La Chine continue d’affirmer son importance stratégique sur le marché du charbon thermique en Asie. Selon le dernier rapport trimestriel des ressources et de l’énergie publié par le ministère australien de l’Industrie, des Sciences et des Ressources, les importations chinoises devraient atteindre 330 millions de tonnes en 2025, renforçant la position du pays comme principal consommateur de charbon thermique dans la région.
Un marché influencé par la demande chinoise
L’augmentation des importations chinoises intervient dans un contexte marqué par des fluctuations de la production nationale. Au cours des premiers mois de l’année, des protocoles de sécurité plus stricts ont réduit l’offre intérieure. Toutefois, la Chine s’attend à répondre partiellement à la demande hivernale grâce à des niveaux de stocks élevés et une production domestique accrue.
La production hydroélectrique chinoise a également joué un rôle clé dans ces dynamiques. Après une hausse notable entre avril et mai due à des pluies abondantes, les vagues de chaleur prolongées ont conduit à une augmentation de la consommation énergétique et, par conséquent, des importations.
Impact sur les exportateurs asiatiques
L’Indonésie, premier exportateur mondial de charbon thermique, prévoit une baisse de ses exportations à 518 millions de tonnes en 2025. Cette diminution résulte d’une augmentation de la consommation intérieure, alimentée par les politiques d’autosuffisance énergétique et le développement des industries métallurgiques locales.
L’Australie, en revanche, conserve une position stable, avec une légère augmentation de ses exportations prévue pour 2026. La fin des restrictions informelles sur les importations chinoises a permis une augmentation des expéditions australiennes, qui ont bondi de 52 % en glissement annuel.
Le rôle de la transition énergétique
Malgré les efforts croissants pour développer les énergies renouvelables, le charbon thermique reste une source d’énergie clé en Asie. En Inde, deuxième plus grand importateur de charbon, les prévisions pour 2025 indiquent des importations légèrement réduites à 191 millions de tonnes, en raison d’un effort continu pour réduire la dépendance extérieure.
Le Japon et la Corée du Sud, de leur côté, réduisent progressivement leurs importations grâce à des investissements dans l’énergie nucléaire et les renouvelables. Cependant, ces ajustements ne suffisent pas encore à éclipser la place prépondérante du charbon dans le mix énergétique régional.
Perspectives à moyen terme
Le rapport souligne que le marché asiatique du charbon thermique restera dynamique, avec des variations importantes dans les niveaux d’importation et d’exportation selon les pays. Les prévisions pour 2024 tablent sur plus de 1 milliard de tonnes importées dans la région, confirmant l’importance de ce marché pour les acteurs énergétiques et politiques.