La Chine est optimiste quant à un accord sur les marchés du carbone à l’issue des négociations sur le climat, malgré les tensions entre Pékin et Washington.
La Chine et les États-Unis visés du doigt
Certains délégués estiment que la relation entre les États-Unis et la Chine est cruciale pour que des progrès significatifs soient réalisés en matière d’action climatique mondiale lors du sommet.
« Les efforts conjoints de la Chine et des États-Unis ont abouti à l’Accord de Paris… c’était une lutte acharnée, on ne peut pas abandonner, mais les États-Unis ont abandonné », a déclaré le négociateur chinois sur le climat Xie Zhenhua aux journalistes lors des discussions de Glasgow. « Cinq années ont été perdues, mais nous devons maintenant travailler plus dur et rattraper notre retard ».
La Chine s’attend à un accord
Xie Zhenhua a déclaré qu’il s’attendait à ce que les pays parviennent à un accord à Glasgow pour convenir des règles relatives au marché du carbone qui relèvent de l’article 6. Cet objectif qui échappe aux négociateurs depuis 2015, freine la mise en place d’un marché mondial du carbone qui pourrait rapporter d’énormes investissements dans des projets de lutte contre le changement climatique.
Xie a critiqué les nations riches pour ne pas avoir tenu leur promesse de mobiliser $100 milliards d’ici à 2020 dans le financement annuel du climat. La semaine dernière, le président de la COP26, Alok Sharma, a déclaré que l’objectif serait atteint d’ici à 2023, mais M. Xie a déclaré que certains négociateurs ont depuis suggéré que cela pourrait se faire d’ici à 2022.
De son côté, le Président français Emmanuel Macron déclare qu’aucun résultat probant ne pourra être réalisé sans rapprochement sino-américain.
Tension liée aux sanctions
Mais certains signes indiquent encore que les tensions entre les deux plus grands émetteurs de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique pourraient constituer une pierre d’achoppement lors des négociations.
Pékin a rejeté les efforts de Washington visant à séparer le climat des conflits plus larges entre les deux parties, le haut diplomate Wang Yi ayant déclaré en septembre à l’envoyé américain pour le climat, John Kerry, qu’un « désert » menaçait toujours l' »oasis » de la coopération climatique.
Le Xinjiang, point de discorde
L’imposition par les États-Unis de sanctions à l’encontre d’entreprises chinoises, notamment des fournisseurs d’équipements solaires, ayant des liens avec la région du Xinjiang constitue un point de discorde particulier pour la Chine.
La Chine rejette les allégations occidentales de violations des droits de l’Homme dans cette région.
« Vous ne pouvez pas demander à la Chine de réduire sa production de charbon d’un côté, tout en imposant des sanctions aux entreprises photovoltaïques chinoises », a déclaré mardi Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Les États-Unis ne doivent pas espérer influencer la Chine sur le climat
Le Global Times, qui fait partie de l’écurie de journaux People’s Daily, dirigée par le Parti communiste, a déclaré lundi dans un éditorial que les États-Unis ne devaient pas espérer pouvoir influencer Pékin sur le climat, tout en l’attaquant sur les droits de l’homme et d’autres questions.
L’attitude de Washington à l’égard de la Chine a rendu « impossible pour la Chine d’entrevoir la possibilité d’une négociation équitable dans le cadre des tensions », a déclaré le journal.
La COP26 sans Xi Jinping
Le président chinois Xi Jinping, qui ne participe pas en personne à la réunion de l’ONU, a fait une déclaration écrite pour l’événement d’ouverture de lundi, qui comprendra des discours de chefs de gouvernement.
Xi n’a offert aucun engagement supplémentaire, tout en exhortant les autres pays à tenir leurs promesses et à « renforcer la confiance mutuelle et la coopération ».
La Chine a déclaré mardi que M. Xi avait envoyé cette déclaration après n’avoir pas eu la possibilité de s’adresser aux délégués par vidéo.
Une certaine inquiétude quant à l’absence du chef chinois
Certains militants et négociateurs pour le climat ont exprimé leur inquiétude quant à l’absence physique de M. Xi, qui pourrait signifier que la Chine n’offrirait plus de concessions au cours de ce cycle de négociations sur le climat.
Pékin a fait remarquer qu’elle avait pris plusieurs engagements majeurs sur le site au cours de l’année écoulée, promettant notamment d’atteindre un pic d’émissions d’ici à 2030 et des émissions nettes nulles d’ici à 2060.