Selon les données officielles, 1,08 million de bpd ont été ajoutés aux réserves commerciales et stratégiques en mai, contre 830 000 bpd en avril. Sur les cinq premiers mois de 2024, les stocks ont progressé de 790 000 bpd par rapport à 2023, s’accélérant après 700 000 bpd sur les quatre premiers mois. Cette tendance souligne l’ampleur des volumes supplémentaires acheminés vers les installations de stockage plutôt que vers les raffineries pour transformation. Par ailleurs, plusieurs pays de l’OPEC misent sur la Chine pour soutenir la demande de pétrole.
Importations en baisse, raffineries au ralenti
Ce stockage massif, couplé à la baisse des importations au premier semestre, remet en cause les prévisions d’une forte croissance de la demande chinoise en 2024. Les importations de brut ont reculé de 1,2% sur janvier-mai à 11 millions de bpd par rapport à la même période en 2023. En effet, en 2023, De plus, la Chine avait augmenté ses quotas d’importations de pétrole brut en 2023.
Les volumes traités par les raffineries ont également diminué de 50 000 bpd à 14,49 millions de bpd, les maintenances ayant pesé sur l’activité en mai. Ce mois-ci, plusieurs grandes raffineries ont subi des arrêts techniques programmés, contribuant à la baisse du taux d’utilisation global. Cependant, cette situation devrait être temporaire avec une reprise attendue une fois les travaux achevés.
Perspectives économiques incertaines
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) table toujours sur une croissance de la demande chinoise de 720 000 bpd en 2024. Cependant, cette estimation pourrait être revue à la baisse si l’économie chinoise ne s’accélère pas suffisamment dans les secteurs clés consommateurs de produits pétroliers.
Une reprise économique au second semestre, portée par la construction, les transports aériens et l’industrie manufacturière, reste probable mais son ampleur déterminera si les prévisions optimistes sur la demande pétrolière se concrétiseront. Une croissance plus modérée pourrait remettre en cause les attentes de certains analystes.
Suivi de la dynamique chinoise
Les observateurs du marché pétrolier suivront de près les indicateurs économiques chinois au cours des prochains mois. La vigueur de la reprise sera scrutée, en particulier dans les secteurs à forte intensité énergétique comme la construction et les transports.
L’amélioration des perspectives de croissance du PIB et de l’activité manufacturière pourrait relancer la consommation de carburants et de produits pétrochimiques. Cependant, une trajectoire décevante pèserait sur la demande de brut et renforcerait les pressions à la baisse sur les prix internationaux du pétrole.
Ajustements des prévisions
Compte tenu du début d’année plus faible que prévu, certaines institutions ont déjà commencé à revoir leurs prévisions de demande pour la Chine. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) table désormais sur une croissance d’environ 500 000 bpd en 2024, soit environ un tiers de moins que l’estimation de l’OPEP.
D’autres ajustements à la baisse pourraient suivre si les signes d’un ralentissement économique persistent au second semestre. Dans ce cas, les volumes excédentaires pourraient continuer à gonfler les réserves pétrolières chinoises, exerçant une pression supplémentaire sur les cours mondiaux du brut.
Cette situation souligne l’importance cruciale de la demande chinoise pour l’équilibre mondial entre l’offre et la demande de pétrole. Une accélération ou un ralentissement de la deuxième économie mondiale aurait des répercussions majeures sur les fondamentaux du marché pétrolier mondial.