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Ithaca Energy renforce sa présence en Mer du Nord avec l’acquisition des actifs d’Eni

Ithaca Energy a acquis la majorité des actifs pétroliers et gaziers britanniques d’Eni, consolidant ainsi sa position dans une région en pleine évolution.

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Ithaca Energy, acteur émergent en Mer du Nord, a finalisé l’acquisition de la quasi-totalité des actifs pétroliers et gaziers britanniques d’Eni. Cette opération, évaluée à 754 millions de livres sterling (993 millions de dollars), exclut les actifs de la mer d’Irlande et les projets de captage et de stockage de carbone (CCUS) de l’entreprise italienne. Réalisée par échange d’actions, cette transaction marque un tournant stratégique pour les deux entreprises, renforçant leur présence dans une région en transition.

Pour Ithaca Energy, cette acquisition représente un levier de croissance significatif. Initialement détenue à 82,7 % par le groupe israélien Delek, Ithaca voit désormais sa participation réduite à 50,7 %, accueillant Eni comme actionnaire de référence. En intégrant les actifs britanniques d’Eni, Ithaca renforce ses capacités de production et ses réserves, se positionnant comme l’un des plus grands producteurs indépendants de la région.

Nomination stratégique

La nomination de Luciano Vasques, ancien directeur général d’Eni UK, au poste de CEO de la nouvelle entité, témoigne de la volonté d’harmoniser les deux groupes autour de priorités stratégiques communes. Ce changement de direction souligne la synergie potentielle de l’acquisition, Ithaca bénéficiant désormais de l’expertise et du soutien d’Eni pour ses opérations futures.

L’accord s’inscrit dans le cadre de la stratégie dite « satellite » d’Eni, où le groupe italien segmente ses actifs en entités distinctes, spécialisées par zones géographiques, afin d’attirer des investisseurs ciblés. Cette approche permet à Eni d’optimiser la valorisation de son portefeuille tout en conservant une flexibilité pour ajuster ses investissements régionaux.

Stratégie satellite d’Eni

Les exemples de cette stratégie sont multiples. Outre Ithaca, Eni a récemment créé Azule Energy, une joint-venture avec BP concentrée sur l’Angola, et Vår Energi, une entreprise norvégienne formée avec un fonds de capital-investissement. Ces co-entreprises permettent à Eni de diversifier ses risques tout en tirant parti de partenaires locaux ou régionaux, maximisant ainsi la rentabilité dans des environnements complexes.

En tant qu’actionnaire d’Ithaca, Eni conserve une exposition stratégique au marché britannique tout en transférant la responsabilité de l’exploitation quotidienne à un acteur plus agile et localement implanté. Cela permet à l’entreprise italienne de maintenir sa présence dans une région clé tout en se concentrant sur des opportunités à plus fort potentiel de croissance dans d’autres régions.

Consolidation en Mer du Nord

Cette transaction met en lumière une tendance de fond en Mer du Nord : la montée en puissance des entreprises indépendantes. Les majors pétrolières, confrontées à des gisements vieillissants et des coûts d’exploitation élevés, optent pour un désengagement progressif, cédant ainsi la place à des acteurs plus petits et plus spécialisés, capables de tirer parti de ces actifs matures.

Pour Ithaca, cette situation crée une opportunité de devenir un acteur central dans une région historiquement dominée par les grandes entreprises. En acquérant des actifs de grande envergure, l’entreprise est mieux positionnée pour jouer un rôle clé dans les efforts de consolidation, surtout si d’autres indépendants ou investisseurs financiers cherchent à entrer sur ce marché.

Implications pour la transition énergétique

L’accord intervient dans un contexte de réévaluation des stratégies par les entreprises de la Mer du Nord, face aux pressions réglementaires croissantes et aux politiques de décarbonation. La région doit désormais équilibrer production énergétique et engagement climatique, rendant complexes les décisions d’investissement.

En conservant ses activités de captage et stockage de carbone (CCUS) en dehors de cette transaction, Eni démontre sa volonté de continuer à investir dans des solutions de transition énergétique pour la région. Le CCUS est considéré comme un levier crucial pour atteindre les objectifs climatiques de la Mer du Nord, ce qui pourrait amener Eni à explorer de nouvelles collaborations avec Ithaca sur ce segment à l’avenir.

Réactions du marché

Pour le marché, l’entrée d’Eni dans le capital d’Ithaca crée une situation particulière. L’entreprise italienne peut désormais influencer la stratégie de l’indépendant, tout en apportant un soutien financier et opérationnel de poids. Cette alliance pourrait réduire le coût du capital pour Ithaca, facilitant le financement de nouveaux projets, qu’ils soient orientés vers l’exploitation pétrolière traditionnelle ou vers l’intégration de technologies de décarbonation.

Quant à Eni, cette opération lui permet de rationaliser son portefeuille tout en maintenant une influence stratégique dans une région clé. Cette transaction solidifie la position d’Ithaca Energy en tant qu’acteur majeur de la Mer du Nord et ouvre la voie à une nouvelle ère de gestion des actifs matures.

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