L’Iran se prépare à élire un nouveau président, avec deux candidats aux visions radicalement différentes pour l’avenir de l’industrie énergétique du pays. Masoud Pezeshkian, ancien ministre de la Santé, défend une stratégie d’ouverture économique et d’attraction d’investissements étrangers, tandis que Saeed Jalili, ancien régulateur nucléaire, prône une politique d’autosuffisance et de résistance économique. Cette élection déterminera la trajectoire énergétique de l’Iran pour les années à venir.
Stratégie Pro-Investissement de Pezeshkian
Masoud Pezeshkian propose de reprendre les négociations nucléaires dans le cadre du Plan d’action global conjoint (JCPOA) pour lever les sanctions économiques et attirer les investissements étrangers. Selon Pezeshkian, l’Iran a besoin de 250 milliards de dollars d’investissements annuels pour moderniser et augmenter la capacité de son industrie pétrolière. Il estime qu’une coopération internationale est essentielle pour atteindre ces objectifs.
Hamid Hosseini, expert en énergie, soutient que Pezeshkian croit fermement en l’importance des interactions internationales pour relancer l’économie iranienne. La levée des sanctions permettrait non seulement d’augmenter les exportations de pétrole, mais aussi d’améliorer la situation économique globale du pays en attirant des capitaux étrangers nécessaires au développement des infrastructures énergétiques.
Approche Conservatrice de Jalili
Saeed Jalili, quant à lui, est un fervent défenseur de l’autosuffisance économique. Il propose de construire de nouvelles raffineries domestiques pour augmenter la valeur ajoutée des produits pétroliers iraniens. Jalili privilégie l’utilisation des ressources financières internes pour développer le secteur en amont et augmenter la production de pétrole sans dépendre des investissements étrangers.
Jalili est également connu pour vouloir renforcer les relations avec des pays comme la Russie et la Chine, et pour réduire la dépendance de l’Iran aux transactions en dollars américains. Sa stratégie repose sur une résistance accrue aux sanctions internationales et une exploitation maximale des ressources internes pour maintenir et augmenter la production pétrolière.
Implications pour le Marché Énergétique
L’élection de Pezeshkian ou Jalili aura des répercussions significatives sur le marché énergétique iranien et mondial. Sous la présidence de Raisi, l’Iran a réussi à augmenter sa production de pétrole malgré les sanctions, atteignant 3,17 millions de barils par jour en mai 2024. Néanmoins, l’économie iranienne reste fragile, avec une inflation élevée et des sanctions renouvelées par les États-Unis.
La vision de Pezeshkian pour lever les sanctions et attirer des investissements étrangers pourrait stabiliser et dynamiser l’économie iranienne. En revanche, la stratégie de Jalili de renforcer l’autosuffisance pourrait limiter les opportunités d’investissements étrangers mais garantirait une certaine indépendance économique.
Perspectives Économiques
Quel que soit le vainqueur de l’élection, l’Iran devra surmonter de nombreux défis pour atteindre ses objectifs énergétiques. Le pays devra naviguer entre la nécessité de lever les sanctions pour attirer les investissements et la volonté de maintenir une certaine indépendance économique.
La politique énergétique iranienne jouera un rôle crucial dans l’avenir économique du pays. Avec des réserves pétrolières parmi les plus importantes au monde, les décisions prises à Téhéran auront des répercussions mondiales. Les investisseurs et les analystes suivront de près l’évolution de la situation, car elle influencera non seulement l’économie iranienne mais aussi la dynamique du marché pétrolier international.