L’Iran a annoncé, le 27 novembre, avoir mis en service des milliers de centrifugeuses avancées en réponse à une résolution de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) condamnant sa coopération insuffisante avec l’organisation. Cette mesure marque une nouvelle étape dans la montée des tensions entre Téhéran et les puissances occidentales.
Selon Mohammad Eslami, chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, ces centrifugeuses de nouvelle génération sont opérationnelles. « La gazéification de plusieurs milliers de centrifugeuses avancées a commencé, et nous les avons mises en ligne », a-t-il déclaré à la télévision d’État. Il a ajouté que cette décision est une réponse directe à ce qu’il qualifie de « confrontation » initiée par l’Occident via la résolution de l’AIEA.
L’initiative de l’AIEA, portée par la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis, exige que l’Iran prenne des mesures claires pour prouver le caractère pacifique de son programme nucléaire. Cependant, Téhéran reste ferme dans sa position. Eslami a précisé que l’Iran enrichit actuellement de l’uranium à des niveaux compris entre 5 % et 60 %, tout en maintenant une production à 20 % pour des usages spécifiques. Ces niveaux d’enrichissement, bien que revendiqués comme ayant des objectifs civils, suscitent des inquiétudes quant à un éventuel détournement vers un programme militaire.
Des machines plus performantes en service
L’Iran insiste sur le fait que l’efficacité de son programme est renforcée grâce à l’utilisation de machines plus avancées. « Les nouvelles centrifugeuses, dotées d’une meilleure capacité de séparation (SWU) et d’une plus grande rentabilité, sont désormais prioritaires dans nos activités », a déclaré Eslami. Ces améliorations permettent d’optimiser l’enrichissement de l’uranium et de répondre à divers objectifs énergétiques.
La capacité de séparation isotopique (SWU), utilisée pour mesurer les performances des centrifugeuses, constitue un indicateur clé des progrès technologiques réalisés par Téhéran. Cette montée en puissance inquiète les observateurs internationaux, notamment dans un contexte où les garanties sur l’usage exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien demeurent insuffisantes.
Un contexte sous haute tension
La communauté internationale, via l’AIEA, a exprimé des préoccupations croissantes concernant le manque de transparence de l’Iran. En dépit des affirmations répétées de Téhéran selon lesquelles son programme nucléaire est à but uniquement civil, l’AIEA affirme disposer de preuves suggérant des intentions militaires potentielles.
Sur le plan énergétique, l’Iran exploite actuellement un réacteur commercial et envisage la construction de plusieurs autres installations similaires. Bien que ces projets soient en conformité avec le Traité de non-prolifération nucléaire, l’enrichissement d’uranium au-delà de 20 % continue de soulever des questions, notamment en ce qui concerne les objectifs déclarés du pays.