Investissements gaziers: quel avenir à moyen-long terme?

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Les investissements gaziers ont bénéficié ces dernières années d’une croissance solide profitant d’un boom de la demande asiatique et américaine. En 2019, les investissements dans le gaz naturel liquéfié (GNL) avaient ainsi atteint un record de 65 milliards de dollars. Bien qu’en baisse en 2020 du fait de la pandémie, la hausse de ces investissements devrait se poursuivre à l’avenir. Pourtant, plusieurs éléments, dont une demande future incertaine et l’expansion de la finance verte, nous font douter d’une telle affirmation.

 

Les investissements gaziers et l’incertitude sur la demande future

Le premier élément d’incertitude pour les investisseurs potentiels renvoi au niveau futur de la demande de gaz. En effet, les prévisions varient très fortement selon le degré de pénétration des renouvelables (ENR) ou la résilience du charbon. Cela dépendra également beaucoup des politiques publiques et du respect des engagements pris lors de l’accord de Paris. Ainsi, on peut distinguer environ deux scénarios.

Dans le premier, le gaz bénéficie de son impact moindre en matière d’émissions de CO2 pour se substituer au charbon. Il profite également de sa flexibilité afin d’accompagner l’intégration des EnR comme capacité de réserve. Enfin, les technologies de capture et stockage du carbone (CCUS) font du gaz l’énergie pivot du boom de l’hydrogène. Dans ce scénario, la demande de gaz devrait presque doubler en Inde et en Chine d’ici 2040.

À l’inverse, pour atteindre les objectifs de Paris, la demande de gaz devra être réduite au niveau mondial. Le gaz sera ainsi remplacé par les EnR, l’hydrogène vert ou encore l’électrification du secteur résidentiel. La demande connaîtra dès lors un pic entre 2030 et 2040 avant de décliner rapidement jusqu’en 2050. Ce scénario n’est en soi absolument pas improbable, surtout depuis l’annonce chinoise d’une neutralité carbone à l’horizon 2060.

L’investisseur potentiel se retrouve donc confronté à une incertitude très forte quant à l’évolution de la demande future de gaz. Or, cette incertitude constitue un frein important aux décisions finales d’investissement (FID). Rappelons que les projets gaziers, GNL ou par gazoducs, ont une durée d’exploitation dépassant généralement une vingtaine d’années. En d’autres termes, l’incertitude de la demande à l’horizon 2040-2050 impacte considérablement les investissements gaziers d’aujourd’hui.

 

L’influence de la finance verte sur les investissements gaziers

Au-delà de l’incertitude pesant sur la demande future, les investissements gaziers dépendront en grande partie du verdissement de la finance. La finance « verte » fait en effet figure de nouveau paradigme financier avec la multiplication des critères dits ESG. Ces critères imposent des mesures rigoureuses en matière de réduction de l’empreinte carbone des projets financés. Ainsi, les acteurs du gaz devront s’assurer qu’ils minimisent au maximum l’impact environnemental de leurs activités.

Pour la filière, il s’agit d’un changement considérable de perspective avec un risque majeur d’augmentation des coûts. Des efforts très importants devront ainsi être réalisés afin de lutter contre les émissions de méthane. Par exemple, la réduction de la pratique très polluante du flaring constitue un enjeu fondamental pour l’avenir du secteur gazier. Ces efforts de décarbonation seront d’autant plus importants que vont se multiplier les normes environnementales contraignantes imposées par les États.

À l’heure actuelle, l’Union Européenne discute ainsi d’un prochain mécanisme d’ajustement carbone interdisant les importations trop polluantes. Au Canada, la Colombie-Britannique impose aux acteurs gaziers un certificat carbone limitant les émissions de CO2 et de méthane. De même, en Australie, le projet Gorgon LNG n’a pu bénéficier de financement qu’une fois installée une unité CCUS. De fait, les investisseurs contraignent de plus en plus le secteur à adopter des mesures strictes de décarbonation.

Cela passera notamment par une réduction drastique des émissions de méthane le long de la chaîne de valeur. Il s’agira également d’utiliser les énergies vertes afin de fournir en électricité les différentes étapes de la production. Enfin, les investisseurs poussent les compagnies gazières à acheter des crédits carbone pour favoriser la reforestation dans le monde.

 

L’impact de la compétitivité future sur les investissements gaziers

Toutes ces mesures auront bien évidemment un impact important sur le coût global de production du gaz. Ainsi, le simple équipement d’une unité CCUS ou l’achat de crédits carbone pourraient sérieusement entamer la compétitivité des projets. C’est par exemple le cas en Asie où le charbon reste encore extrêmement compétitif face au gaz. Bénéficiant d’une baisse continue de leurs coûts, les ENR constituent également un concurrent redoutable au niveau des prix.

Dans une étude publiée par l’Oxford Institute, des chercheurs ont estimé le prix du gaz compétitif pour chaque pays. Selon eux, ce prix ne doit pas dépasser les 8 dollars en millions de BTU (mmbtu) dans les pays développés. Pour les pays en développement ou pauvres, ce chiffre ne se situe plus qu’à 6 dollars par mmbtu. La clé pour le secteur gazier sera donc de ne pas excéder cette limite de prix afin de rester compétitif.

Pour la filière, il s’agira donc de faire un effort considérable pour limiter les coûts. L’une des options sera de maximiser la gestion de l’ingénierie au cours du projet notamment par la modularisation des équipements. De même, les actions de trading pourraient servir de marges de manœuvre utiles pour les acteurs gaziers. Enfin, ces acteurs devront se recentrer sur les actifs les plus rentables et les plus accessibles à l’avenir.

Les investissements gaziers se situent donc à un tournant. D’un côté, l’incertitude sur la demande à long-terme dissuade beaucoup d’investisseurs craignant la formation d’actifs échoués. D’un autre côté, les FID sont de plus en plus conditionnés à des objectifs de décarbonation faisant renchérir les coûts. De fait, cette double contrainte risque de favoriser le recentrage des activités gazières sur les actifs les plus sûrs.

Mozambique LNG, plainte pénale et reprise économique sous pression judiciaire

Une ONG allemande a déposé en France une plainte visant TotalEnergies pour complicité de crimes de guerre autour du projet Mozambique LNG, au moment où le pays espère relancer ce chantier clé pour ses recettes gazières sans disposer encore de décision judiciaire sur le fond.

Hut 8 cède un portefeuille gazier de 310 MW à TransAlta au terme d’une stratégie de valorisation

Le groupe Hut 8 vend quatre centrales au gaz naturel à TransAlta après avoir sécurisé des contrats de capacité sur cinq ans et restructuré ces actifs acquis en sortie de faillite.

Tokyo Gas vend TVL LLC à Grayrock Energy pour 255 M$ et réalloue son capital aux États-Unis

Tokyo Gas se désengage d’une partie de ses actifs gaziers en Louisiane en cédant TVL LLC à Grayrock Energy, dans une opération évaluée à 255 millions de dollars, s'inscrivant dans sa stratégie d'optimisation de portefeuille centrée sur le gaz naturel liquéfié.
en_11401771130540

TotalEnergies conclut un accord de 5,1 milliards € avec EPH pour 14 GW de capacités flexibles

TotalEnergies acquiert 50 % d’un portefeuille de production électrique flexible auprès du groupe EPH, renforçant sa stratégie gaz-électricité en Europe via une coentreprise valorisée à 10,6 milliards €.

ConocoPhillips révèle une nouvelle découverte gazière majeure au large de l’Australie

Le puits Essington-1 a identifié des colonnes d’hydrocarbures significatives dans le bassin d’Otway, renforçant les perspectives d’investissement pour les partenaires du programme de forage.

L’Inde engage un contrat majeur de GPL américain sous contrainte diplomatique

New Delhi sécurise 2,2 millions de tonnes de gaz de pétrole liquéfié par an auprès des États-Unis, un engagement financé par l’État dans un contexte marqué par les sanctions américaines et la réorientation de ses approvisionnements.
en_11401771125540

INNIO déploie une centrale flexible de 450 MW pour soutenir le réseau britannique

INNIO et Clarke Energy participent à la construction d’une centrale à moteur gaz de 450 MW à Thurrock, destinée à stabiliser le réseau du sud‑est de l’Angleterre et à fournir de l’électricité à près d’un million de foyers.

Aramco intègre des agents IA autonomes pour optimiser l’usine gazière de Fadhili

Aramco et Yokogawa ont finalisé le déploiement d’agents d’intelligence artificielle autonomes dans l’unité de traitement du gaz de Fadhili, réduisant la consommation d’énergie et de produits chimiques tout en limitant l’intervention humaine.

S‑Fuelcell intensifie le déploiement GFOS pour soutenir les data centers IA

S‑Fuelcell accélère le lancement de sa plateforme GFOS afin de fournir une alimentation autonome aux centres de données IA confrontés à la saturation des réseaux et à une hausse continue des besoins énergétiques.
en_11401151137540

Aramco envisagerait d’ancrer 10 mtpa de GNL américain dans sa stratégie mondiale

Aramco étudierait la conclusion d’accords avec Commonwealth LNG et Louisiana LNG, selon Reuters, portant son exposition potentielle à environ 10 mtpa dans la “vague 2029”, au moment où le marché nord-américain devient central pour la liquéfaction mondiale.

L’Ukraine obtient jusqu’à €2bn de gaz grec dans un nouveau partenariat hivernal

Kyiv conclut un accord d’importation de gaz avec la Grèce et mobilise près de €2bn pour compenser la baisse de production provoquée par les frappes russes, renforçant ainsi un partenariat énergétique stratégique avant l’hiver.

Blackstone injecte $1,2bn dans la première centrale à gaz naturel de Virginie-Occidentale

Blackstone engage $1,2bn pour développer Wolf Summit, une centrale à cycle combiné au gaz naturel de 600 MW, marquant une première pour la Virginie-Occidentale et répondant à la demande croissante d’électricité du corridor Mid-Atlantic.
en_1140131135540

ADNOC Gas enregistre un bénéfice record de 1,34 milliard $ au troisième trimestre

La société émiratie ADNOC Gas affiche un bénéfice net trimestriel inédit, soutenu par la croissance de ses ventes domestiques et une nouvelle politique de dividende trimestriel valorisée à 896 millions $.

Caprock Midstream étend ses actifs gaziers au Texas et installe Steve Jones à sa tête

Caprock Midstream II investit dans plus de 90 miles de gazoducs au Texas et renforce sa gouvernance avec l’arrivée de Steve Jones, soutenant l’expansion de ses opérations dans le gaz sec.

Harvest Midstream reprend le terminal GNL de Kenai pour renforcer la sécurité énergétique en Alaska

Harvest Midstream a finalisé l’acquisition du terminal de gaz naturel liquéfié de Kenai, une opération stratégique visant à réutiliser les infrastructures existantes pour soutenir la sécurité énergétique du sud de l’Alaska.
en_1140121136540

Dana Gas explore un retour en Syrie avec SPC sur fond d’assouplissements occidentaux

Dana Gas a signé un protocole d’accord avec la Syrian Petroleum Company pour étudier la relance de gisements gaziers, profitant d’une fenêtre juridique offerte par les allègements temporaires des sanctions européennes, britanniques et américaines.

L’Égypte active un levier d’investissement public avec le nouveau puits gazier Badr-15

Avec la mise en exploitation du puits Badr-15, l’Égypte affirme sa volonté de soutenir sa sécurité énergétique par l’investissement public dans l’exploration gazière, malgré la baisse de production de ses champs matures.

Natural Gas Services relève ses prévisions 2025 après une hausse de 14,6 % de son EBITDA ajusté

Natural Gas Services Group annonce un troisième trimestre solide, porté par l’expansion de sa flotte de compression et l’augmentation de la demande, relevant ainsi ses perspectives de résultat pour l’année entière.
en_1140111127540

Poutine et Tokayev renforcent le partenariat énergétique régional avec l’Ouzbékistan

La visite du président kazakh Kassym-Jomart Tokayev à Moscou confirme la volonté de la Russie de consolider ses alliances énergétiques régionales, notamment dans le gaz, face à un environnement géopolitique et économique sous tension.

CSV met en service l’usine Albright, renforçant le déploiement du traitement de gaz acide au Canada

CSV Midstream Solutions a lancé les opérations de son usine Albright dans le Montney, marquant une étape clé dans le déploiement des capacités canadiennes de traitement du gaz acide et de récupération du soufre.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.