Un pas important dans la bonne direction”: les énergies propres vont tirer la hausse des investissements énergétiques dans le monde cette année, même si c’est loin d’être assez, estime mercredi l’Agence
internationale de l’énergie (AIE).
Mais l’inflation des coûts va aussi capter une part importante des dépenses, note par ailleurs l’AIE.Le total des investissements dans l’énergie à travers le monde doit augmenter de 8% cette année, pour atteindre 2.400 milliards de dollars, bien au-dessus des niveaux antérieurs à la pandémie de Covid-19, selon un rapport
de l’AIE consacré au sujet.
« Un pas dans la bonne direction »
Ces investissements augmentent dans tous les secteurs mais la dynamique provient principalement de l’électricité essentiellement les renouvelables et les réseaux, et de l’efficacité énergétique.
“L’investissement dans les énergies propres commence finalement à augmenter et devrait dépasser 1.400 milliards de dollars en 2022, représentant près des trois-quarts de la croissance des investissements énergétiques totaux”, souligne l’AIE.
La croissance des dépenses consacrées aux énergies propres est ainsi de 12% depuis 2020, alors qu’elle n’était que d’un peu plus de 2% sur les cinq années qui avaient suivi l’accord de Paris sur le climat (2015).
C’est “bien en-deçà de ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques internationaux, mais cela représente un pas important dans la bonne direction”, souligne l’AIE.
Les gros secteurs en croissance sont ainsi les renouvelables (éolien et solaire notamment), l’efficacité énergétique et la mobilité électrique.
Les technologies émergentes comme les batteries de stockage, l’hydrogène bas-carbone et les projets de capture du CO2 partent de plus loin, mais avec de forts taux de croissance.
Néanmoins, des efforts sont à poursuivre
Parmi les mauvaises nouvelles, l’AIE relève en revanche une augmentation de 10% des dépenses dans l’approvisionnement en charbon en 2021, surtout dans les économies émergentes d’Asie. Une croissance identique est attendue cette année.
Selon l’AIE, la hausse des coûts de l’énergie, avec les pressions qu’elle engendre sur les chaînes d’approvisionnement ou encore l’impact sur l’acier et le ciment, va absorber la moitié des quelque 200 milliards d’investissements supplémentaires attendus dans le monde cette année.
Au passage cette hausse des cours enrichira considérablement les producteurs de pétrole et de gaz, dont les bénéfices vont doubler cette année, à 4.000 milliards de dollars.
L’occasion pour les pays producteurs d’hydrocarbures de financer l’indispensable transition de leur économie, et pour les majors d’accélérer leur diversification, plaide l’AIE.
Pour les majors du pétrole et du gaz, les énergies propres ne représentent qu’environ 5% des investissements totaux, mais c’est une hausse par rapport au 1% enregistré en 2019.