En Inde, Tata Steel importait environ 75.000 tonnes de charbon de Russie au cours de la seconde quinzaine de mai. Toutefois, quelques semaines auparavant, le premier producteur indien d’acier promettait de cesser toute activité avec la Russie.
Une dépendance énergétique
En Inde, Tata Steel déclarait, en avril, s’approvisionner en matières premières auprès de sources alternatives. L’entreprise indiquait également que cette mesure s’appliquerait aux sites de production en Inde, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. L’objectif alors affiché par la société était de mettre un terme à sa dépendance vis-à-vis de la Russie.
Cependant, Tata Steel, en mai, expédiait environ 75.000 tonnes de charbon PCI depuis le port russe de Vanino vers l’Inde. Ainsi, le 18 mai, le port de Paradip, situé dans l’État d’Odisha, accueillait environ 42.000 tonnes de charbon. Parallèlement, le même jour, le port de Haldia, situé dans l’État du Bengale-Occidental, déchargeait 32.500 tonnes de charbon.
Des prix attractifs
L’Inde s’abstient de condamner la Russie pour ses opérations militaires en Ukraine. New Delhi entretient des liens politiques de longue date avec Moscou. Le pays défend ses achats de produits russes comme une tentative de diversification des approvisionnements.
L’Inde explique, également, qu’un arrêt soudain augmenterait les prix et nuirait aux consommateurs. Tata Steel était l’unique grand sidérurgiste à annoncer qu’il cesserait de commercer avec la Russie. D’autres groupes indiens de sidérurgie importaient des quantités importantes de charbon depuis la Russie.
Taxes à l’exportation
En Inde, malgré les sanctions occidentales, les achats de charbon russe par les acheteurs, comme les sidérurgistes, augmentaient ces dernières semaines. Cette situation s’explique, en partie, par les remises pouvant aller jusqu’à 30% qu’offrent les négociants. Ainsi, l’approvisionnement en charbon peu onéreux est crucial pour les sidérurgistes, ébranlés par les droits à l’exportation.
Depuis le mois dernier, le gouvernement indien impose des droits à l’exportation afin de freiner l’inflation locale. Ainsi, l’indice des métaux Nifty chutait d’environ 20% depuis la décision de prélever des taxes à l’exportation le 21 mai. Tata Steel enregistrait, de son côté, une baisse d’environ 26%.