L’hydrogène renouvelable doit trouver des fonds supplémentaires pour se développer. Le Conseil de l’hydrogène profite de la COP26 pour appeler à un investissement massif.
L’hydrogène renouvelable peut quadrupler ses investissements à l’horizon 2030
Dans son communiqué du 3 novembre, le Conseil de l’hydrogène insiste sur le potentiel de l’hydrogène vert. Il s’agit d’un hydrogène propre, à faibles émissions de carbone, notamment pour les secteurs difficiles à électrifier. Le Conseil appelle les dirigeants politiques et les acteurs économiques à soutenir les investissements pour développer l’offre.
Le Conseil de l’hydrogène a également publié une « boîte à outils » destinée aux dirigeants politiques. Il s’agit de mesures recommandées pour renforcer la confiance des investisseurs dans le secteur. Cette confiance doit réduire les coûts de l’hydrogène renouvelable et stimuler sa diffusion à l’échelle international.
D’après l’organisation, pour atteindre la neutralité carbone mondiale d’ici à 2050, les investissements doivent quadrupler d’ici à 2030. Le Conseil identifie 90 GW de capacité de production d’hydrogène renouvelable par électrolyse de l’eau dans le monde.
Une demande d’hydrogène en forte hausse à long terme
D’après le Conseil, la demande mondiale d’hydrogène renouvelable pourrait augmenter de 50% d’ici à 2030. On éviterait l’équivalent des émissions actuelles de la France, de la Grande-Bretagne et de la Belgique combinées. Mais pour répondre à cette demande, il faut un accroissement de la production et des infrastructures.
Daryl Wilson, directeur exécutif du Conseil de l’hydrogène, se base sur l’expérience des projets d’énergie éolienne et solaire. Il constate que « les investissements en amont et le soutien politique » sont décisifs pour développer rapidement ces projets. Il s’agit d’optimiser les coûts pour « un déploiement rapide à grande échelle ».
Les projets sur l’hydrogène renouvelable sont en hausse de 550%
S&P Global Platts Analytics a publié un rapport le 26 octobre sur l’économie de l’hydrogène. Ce rapport montre que les projets sur l’hydrogène renouvelable sont en hausse de 550% en 2021. Or, le potentiel de croissance est encore énorme : l’offre ne fournit que 33% de la demande. Les deux tiers de la demande viennent de marchés peu décarbonés : sidérurgie, mobilité, aviation, transport maritime.
En analysant les prix mondiaux de l’hydrogène, Platts Analytics montre une forte demande en Europe du Nord-Ouest et au Japon. L’hydrogène renouvelable est presque trois fois plus cher aux Pays-Bas (14,03 $/kg) qu’en Australie (4,85 $/kg). L’Australie est un pays producteur d’hydrogène renouvelable à bas coût.
La COP26 et la Percée de Glasgow
Le communiqué du 3 novembre intervient au moment de la COP26. Le 2 novembre 2021, un groupe de 40 dirigeants politiques ont lancé un appel : la Percée de Glasgow ou Glasgow Breakthroughs. Cet appel déclare des objectifs ambitieux de décarbonation à l’horizon 2030.
Il s’agit d’étendre les énergies renouvelables dans plusieurs secteurs peu décarbonés. Les principaux secteurs visés sont le transport routier, l’énergie, la production d’acier.
Rendre les EnR plus compétitives
Les signataires veulent rendre les énergies renouvelables compétitives, pour les véhicules, la production d’acier ou l’électricité. L’hydrogène renouvelable est considéré comme un atout majeur. Il doit être disponible à des prix abordables dans le monde entier.
Joe Biden a déclaré que son administration s’associait au Forum économique mondial pour soutenir la demande en énergies renouvelables. On met l’accent sur l’hydrogène renouvelable, dans les secteurs où la réduction des émissions est difficile. « Huit secteurs majeurs […] représentent 30% des émissions mondiales », notamment le transport maritime et aérien.