Hydroélectricité En Ouzbékistan: Stimuler l’Offre Électrique

L’hydroélectricité en Ouzbékistan devrait représenter 3,8 GW de puissance développée selon les estimations officielles. Pour cette raison, le pays va devoir faire appel à des investissements et à une coopération internationale. Déjà, l’AFD vient d’octroyer un prêt de 55,8 millions EUR€.

 

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L’hydroélectricité en Ouzbékistan pour répondre à la demande électrique croissante

Doublement de la demande en électricité d’ici 2023

La révolution de l’hydroélectricité en Ouzbékistan doit répondre en premier lieu à la demande énergétique et électrique de la population. Cette demande est largement supérieure à celle des pays développés.

En cause, deux phénomènes. Premièrement, l’Ouzbékistan subit d’énormes pertes d’énergies durant son processus de production. En parallèle, en novembre dernier, une vague de froid frappait le pays conduisant la population à accroître sa consommation électrique.

Combinés, ces deux phénomènes provoquent une demande plus forte en électricité, qui, selon le gouvernement, doublera en 2023. Un nouveau plan d’action est donc nécessaire afin d’atteindre une production énergétique plus efficace et plus diversifiée d’ici 2030.

Centrer l’offre électrique sur l’hydroélectricité : 3,8 GW d’ici 2030

Approuvé par l’exécutif ouzbek le 4 mai 2020, la nouvelle stratégie énergétique du pays est plutôt ambitieuse. L’objectif est de produire un quart de toute l’électricité à partir de sources renouvelables (EnR) dès la fin de cette décennie.

Actuellement, la part d’hydroélectricité ne représente que 15% de la consommation finale en énergie de l’Ouzbékistan. Le reste de la production électrique domestique s’appuie sur le gaz naturel (environ 70 %).

La révolution hydroélectrique en Ouzbékistan consiste alors, d’ici 2030, à produire 3,8 GW grâce à l’énergie hydraulique. De manière général, le pays souhaite doubler sa puissance installée (de 12 à 29 GW) et sa production d’électricité passant d’environ 64 TWh à 120 TWh.

En parallèle, l’Ouzbékistan doit répondre au problème de ses énormes pertes énergétiques, faisant de l’efficacité de production un sujet sensible.

 

Le défi financier : faire appel aux investissements étrangers

Incapacité financière des entreprises nationales

Pour optimiser le mix énergétique du pays, pour plus d’efficacité et moins de pertes énergétiques, du changement est nécessaire. Rénover et moderniser les usines hydroélectriques déjà existantes et en construire de nouvelles sont des étapes fondamentales. Toutefois, le gouvernement ouzbèke a affirmé que les entreprises nationales du secteur énergétique ne possèdent pas assez de ressources financières.

Des constructions de l’ampleur de barrages hydroélectriques ne semblent donc viables que grâce à la coopération internationale et investissements étrangers.

55,8 millions EUR€ de prêts de l’AFD

Les partenariats public-privés ne sont pas chose nouvelle en Ouzbékistan. Dès 2019, le pays signait déjà un partenariat avec le groupe français Total pour la construction d’une centrale solaire. Concernant l’hydroélectricité, le ministère ouzbek de l’Énergie a annoncé un accord avec l’Agence Française du Développement (AFD) en septembre 2020.

Ce prêt de 55,8 millions EUR€ alloués pendant 20 ans propose une solution pour mener la révolution hydroélectrique. L’AFD offre, en effet, la possibilité de construire, moderniser et rénover les infrastructures nationales ouzbèkes destinées à la production hydroélectrique. Les sites de construction et de rénovation se situent prioritairement dans les régions de Tachkent et d’Andijan.

Prioriser la construction de petites infrastructures

Parmi les fonds alloués au secteur énergétique ouzbek, 46,5 millions EUR€ seront destinés à de petites centrales hydroélectriques près de Tachkent. La construction de petites usines se fera également au sud, près du Canal de Ferghana. Le média ouzbek Gazeta.uz estime que ces infrastructures devraient être finies en 2023.

Le coût total de ces constructions s’élevant à 52,5 millions EUR€, l’AFD couvre 88 % du coût total. Cet accord de prêt permet l’achat et l’entretien des technologies modernes nécessaires à la production hydroélectrique. Cela n’aurait jamais été possible avec les seules ressources budgétaires domestiques ouzbeks.

Rénover et moderniser certaines infrastructures existantes

Les 9,3 millions EUR€ restants participeront au projet Sécurité des centrales hydroélectriques. En d’autres termes, 27 % du prêt est destiné à la rénovation de la centrale de Charvak. La modernisation est un processus tout aussi important que celui de construire de nouvelles centrales. Repenser les usines hydroélectriques déjà existantes permettra de réduire les exportations d’énergies fossiles et les dépenses énergétiques inutiles.

Ces investissements étrangers, en bref, permettent à l’Ouzbékistan de libéraliser son marché énergétique. Cette nouvelle stratégie énergétique de l’exécutif ouzbek met sur le devant de la scène l’hydroélectricité. Les consommateurs bénéficieront dans le futur non seulement d’une électricité bon marché, mais aussi d’un bilan énergétique plus respectueux de l’environnement.

Certes, les défis à relever pour atteindre les objectifs ambitieux du gouvernement ne sont pas simples. Toutefois, grâce au soutien financier international, le pays parviendra sûrement à diversifier son mix énergétique.

John Wood rejette une offre de rachat de 1,6 milliard d’euros

Le groupe britannique de services énergétiques John Wood a refusé une offre de rachat non sollicitée de 1,4 milliard de livres, soit plus de 1,6 milliard d’euros. L’offre, jugée trop faible par le conseil d’administration, provient de Dar Al-Handasah Consultants.

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