Henry Hub est un centre de distribution de GNL situé à Erath en Louisiane. Il revêt une importance particulière, car il sert de point de référence pour le calcul du prix des contrats à terme de gaz naturel pour l’ensemble du marché national. Ces contrats sont cotés au New York Mercantile Exchange (NYMEX). À la suite d’une envolée ces derniers mois les cotations semblent se stabiliser. Ceci en raison des prévisions météo hivernales et des capacités de stockage revues à la hausse.
L’Henry Hub tempère les estimations d’inflation des prix du gaz aux États-Unis
Depuis le mois d’avril 2021, un déficit croissant du stockage du gaz comparativement aux années précédentes a été observé. Cette donnée a contribué à alimenter une augmentation des prix du gaz pour l’hiver prochain aux États-Unis.
Récemment, une série d’injections supérieures à la moyenne a permis de réduire le déficit à 174 milliards de pieds cubes. Les stocks d’hiver sont désormais estimés à 2822 milliards de pieds cubes, selon les données de l’EIA publiées la semaine du 13 août 2021.
De plus à l’approche des mois d’hiver, la confiance croissante du marché dans des prévisions de température revues à la hausse sur le long terme a encore atténué l’augmentation des prix sur les marchés du gaz.
Une tendance à la baisse qui se confirme
Au cours des deux dernières semaines, les prix des contrats à terme pour les mois d’hiver à savoir décembre, janvier et février, ont chuté d’environ 20 à 21 cents. Ils s’établissaient le 23 août 2021, respectivement, à 4,13 $, 4,18 $ et 4,11 $/MMBtu (Million British Thermal Unit), selon le dernier rapport publié par S&P Global Platts.
Lors des échanges du 24 août 2021, les cotations des futurs contrats au NYMEX étaient en baisse d’environ 2 cents par rapport aux règlements de la veille, selon les données du groupe CME.
Le déficit de gaz stocker au Henry hub se réduit
Cet été, de fortes consommations d’électricité au gaz ont eu un impact considérable sur la quantité de gaz habituellement stockée. Alors que le Henry Hub avait commencé la saison avec des stocks d’environ 1,85 Tcf. Ce qui représente un excédent modeste par rapport à la moyenne quinquennale. Le rythme des injections s’était rapidement ralenti, faisant chuter les stocks à 190 Gcf en dessous de la moyenne annuelle habituel début juillet.
Les institutions se sont voulues rassurantes sur les capacités de stockage de GNL. Une série de rapports publiés par l’US Energy Information Administration ont confirmé le rétablissement prochain des quantités de gaz stocké. De plus selon Platts Analytics, la tendance à la baisse de la consommation sur les mois à venir devrait permettre de stocker davantage de gaz.
La consommation excessive de gaz devrait se résorber
C’est le recours massif aux générateurs électriques fonctionnant au gaz qui aurait causé la consommation excessive de celui-ci ces derniers mois. En effet, l’usage de ce type de générateur est resté insensible à l’augmentation du prix du gaz à 3 $, voire 4 $ le MMBtu.
Jusqu’à présent, la faible production d’électricité en provenance des centrales thermiques fonctionnant au charbon a maintenu l’usage de ces générateurs à un haut niveau. Cependant, des températures plus fraîches en septembre et octobre devraient relancer la production d’électricité au charbon au détriment de l’usage du gaz.
Le service météorologique annonce des températures hivernales douces
Les publications de l’US National Weather Service la semaine du 16 août 2021 ont encore atténué la tendance à la hausse du marché du gaz pour cet hiver. En effet d’après ces rapports, les perspectives pour décembre, janvier et février, prévoient une hausse des températures. Cette hausse pourrait s’avérer de 30 à 40 % supérieure à la moyenne dans les États s’étendant du Maine à la Floride, à travers tout le sud des États-Unis.
Hiver plus doux aussi dans les régions du nord-est
Une attention particulière est portée aux projections de températures dans le nord-est. Il s’agit d’une région clé concernant la demande gaz pour le chauffage. Les États le long de la côte nord-est de l’Atlantique représentent généralement plus d’un tiers de la demande totale de gaz à l’échelle nationale pendant les mois d’hiver.
Au cours des trois derniers hivers, la demande de chauffage dans le Nord-Est des États-Unis a atteint 15,4 Gpi3 par jours pendant l’hiver le plus froid. Pendant l’hiver le plus doux, la consommation était en moyenne de 13,4 Gpi3 par jour. Or selon Platts Analytics, cet hiver verrait la moyenne des températures régionale proche du point médian entre ces deux extrêmes.
L’envolée de la consommation de gaz aux États-Unis ces derniers mois apparaît davantage comme une anomalie conjoncturelle au vu des dernières données publiées. La hausse de la consommation semble se résorber actuellement. Les prix du gaz devraient donc évoluer en conséquence. Il reste à savoir si les températures hivernales aux États-Unis seront conformes aux projections actuelles.