La firme Glencore tente de vendre ses actions dans l’entreprise Yancoal Australia. Le groupe chinois Yankuang Energy s’est montré intéressé et a fait une offre pour ces parts. Néanmoins, Glencore risque de refuser pour le faible prix donné aux actions.
Une offre pour racheter les parts de Glencore
Yankuang Energy Group a fait une offre la semaine dernière pour acquérir le 37,7% de Yancoal qu’il ne possède pas déjà à un escompte par rapport au prix du marché actuel, dans une transaction d’une valeur de 1,8 milliard de dollars.
L’offre est « inacceptable » pour Glencore, qui détient une participation de 6,4% dans Yancoal. Glencore considère que l’offre « sous-estime significativement » le stock, selon une des sources. Cette dernière veut cependant rester inconnue. En effet, les discussions étaient privées.
Il y a une forte demande de charbon thermique, le combustible fossile le plus polluant utilisé pour produire de l’électricité. C’est à cause des pénuries d’électricité en Chine et de gaz en Europe. La pénurie en Europe est de plus exacerbée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
L’acceptation de Glencore est essentielle pour que Yankuang se rapproche du seuil de propriété de 90 %. Une fois ce seuil atteint Yankuang, selon les règles australiennes, pourrait acquérir tout le petit nombre d’actions détenues par des investisseurs particuliers et institutionnels. Ainsi, à terme, elle pourra rendre Yancoal privé.
Yancoal n’a pas répondu à une demande de commentaires et Yankuang n’a pas pu être joint immédiatement pour un commentaire. Glencore a refusé de commenter. L’entreprise serait prête à vendre sa participation au bon prix, a déclaré la source, sans préciser ce que cela serait.
Yancoal possède des mines de charbon en Nouvelle-Galles du Sud, dans le Queensland et en Australie occidentale. Ses actionnaires minoritaires les plus importants sont Glencore et China Cinda Asset Management (1359.HK).
Une offre faible
Yankuang détient actuellement 62,2% de Yancoal. Tandis que la Chine Cinda a 15,9% et Shandong Lucion Investments Holdings détient 4,9%. Les analystes et les courtiers en Australie ont critiqué l’offre de Yankuang à Glencore comme une « balle basse ». En somme, c’est une réduction de 15% au cours de l’action actuelle de Yancoal de 5,50 $A (3,95 $).
Angus Aitken, courtier en valeurs mobilières Aitken Mount, déclare dans une note aux clients :
« Nous serions très surpris si les administrateurs indépendants de Yancoal acceptaient cette offre de la société mère. Il s’agit d’une offre publique d’achat indicative faible et qu’elle transfère la valeur d’une cote ASX (Australian Securities Exchange) à faible risque où tous les actifs de Yancoal sont convertibles à un risque beaucoup plus élevé en la Chine continentale. »
L’accord potentiel entre Glencore et Yankuang représente une occasion pour le nouveau Premier ministre australien, Anthony Albanese. Celui-ci cherche à améliorer les liens du pays avec la Chine. Alors que ces derniers se sont fortement détériorés sous le gouvernement précédent.
La Chine a interdit officieusement les importations australiennes de charbon thermique dans la première d’une série de mesures commerciales en représailles à l’aggravation des liens diplomatiques. L’investissement chinois en Australie a chuté sous le gouvernement précédent.
L’offre de Yankuang devra probablement être évaluée par le Foreign Investment Review Board (FIRB) de l’Australie et signée par le nouveau trésorier, Jim Chalmers. Le Trésor a refusé de commenter.
Enfin, cette tentative d’accord montre un rapprochement entre la Chine et l’Australie. L’offre faite à Glencore ne semble néanmoins pas satisfaisante pour ses parts de Yancoal. En outre, l’offre de Yankuang est trop faible pour intéresser Glencore. Néanmoins, Yankuang, pour pouvoir se développer mieux en Australie, pourrait augmenter la somme par action. Elle pourrait donc faire une nouvelle offre.