Le géant suisse des matières premières, Glencore, a reçu l’autorisation du gouvernement canadien pour finaliser l’acquisition des mines de charbon sidérurgique de Teck Resources. Ce rachat de 6,93 milliards de dollars marque la fin d’une bataille réglementaire intense, et permet à Glencore de renforcer significativement sa position dans le secteur du charbon.
Ce feu vert était la dernière approbation nécessaire pour conclure la transaction, prévue pour le 11 juillet. Glencore avait entamé cette démarche l’année dernière, faisant face à plusieurs refus initiaux et à une forte opposition politique au Canada. Finalement, Teck Resources a accepté de céder une participation de 77% dans Elk Valley Resources (EVR), sa filiale charbonnière.
Participation stratégique et perspectives
Parallèlement à Glencore, Nippon Steel Corporation et Posco ont également acquis des parts dans EVR, respectivement 20% et 3%. Glencore a annoncé qu’elle consulterait ses actionnaires sur une éventuelle scission des activités de charbon, envisagée pour regrouper les opérations d’EVR avec ses propres activités charbonnières.
Cette acquisition est cruciale pour Glencore, malgré les critiques continues concernant son implication dans le charbon, une ressource contestée pour ses impacts environnementaux. Depuis 2020, le fonds souverain norvégien a exclu Glencore de ses investissements en raison de sa présence dans le secteur du charbon.
Expansion en Australie
En parallèle, Glencore a repris la participation de 32,5% de Mitsui Matsushima dans la mine de Lidell en Australie. Cette mine à ciel ouvert, située dans la vallée de l’Hunter en Nouvelle-Galles du Sud, avait cessé ses activités en 2023. Cependant, Glencore voit encore du potentiel dans cette mine pour générer des synergies avec ses autres opérations dans la région.
Mitsui Matsushima, le partenaire de longue date de Glencore dans cette mine, a convenu de verser 27 millions de dollars australiens pour reprendre les obligations liées à la réhabilitation du site. Cette décision renforce la stratégie de Glencore de maintenir ses actifs charbonniers actifs aussi longtemps que possible, malgré une tendance générale au désengagement de cette ressource par plusieurs concurrents.
Défense du charbon par Glencore
Lors de la récente assemblée générale, le PDG de Glencore, Gary Nagle, a défendu fermement l’engagement de l’entreprise dans le charbon. Il a souligné que, bien que les énergies fossiles n’aient pas d’avenir à long terme, elles restent essentielles à court et moyen terme, surtout pour les besoins énergétiques des pays en développement.
Cette position a été vivement contestée par des militants écologistes et des représentants syndicaux, qui ont manifesté lors de l’assemblée en utilisant des tambours et des pigments noirs pour symboliser la pollution liée au charbon. Nagle a toutefois réaffirmé la nécessité de gérer les mines de charbon de manière responsable jusqu’à leur épuisement complet.
Cette double stratégie de Glencore – expansion en Australie et consolidation au Canada – illustre la complexité des enjeux énergétiques mondiaux où les besoins de développement doivent être équilibrés avec les impératifs environnementaux.