L’Irak a conclu un mémorandum d’entente avec GE Vernova, entreprise américaine du secteur énergétique, pour développer des centrales électriques à Cycle Combiné Gaz d’une capacité de 24.000 mégawatts. L’accord a été signé à Bagdad entre le ministre irakien de l’Électricité Ziyad Ali Fadel et un représentant de GE Vernova, lors d’une cérémonie à laquelle a assisté le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani. Ce projet, présenté comme le plus vaste et le plus avancé jamais lancé dans le pays, devrait bénéficier de financements extérieurs fournis par des banques internationales, selon un communiqué officiel.
Coopération renforcée dans un contexte diplomatique complexe
La signature s’est déroulée en marge d’une visite d’une délégation commerciale américaine composée de 60 entreprises, menée par la Chambre de commerce des États-Unis. Il s’agit de la plus grande initiative commerciale américaine en Irak à ce jour. Cette annonce intervient dans un contexte où Bagdad cherche à équilibrer ses relations stratégiques avec les États-Unis et son alliance énergétique avec l’Iran, dont le gaz naturel alimente actuellement une grande partie de la production électrique nationale.
L’accord avec GE Vernova intervient alors que l’Irak tente de pallier un déficit énergétique persistant. Le pays, bien que doté de ressources pétrolières considérables, dispose d’infrastructures vieillissantes et d’une capacité de production estimée à 16.000 mégawatts. Pour répondre à la demande durant les périodes de forte consommation, notamment en été où les températures peuvent dépasser les 50 degrés Celsius, il lui faudrait atteindre environ 55.000 mégawatts.
Objectif d’indépendance énergétique et diversification des sources
Parallèlement à ce partenariat, les autorités irakiennes ont signé un second protocole d’accord avec UGT Renewables, entreprise spécialisée dans le solaire, pour un projet d’une capacité de 3.000 mégawatts. Ce projet inclut également le développement de 1.000 kilomètres de lignes électriques à haute tension, ainsi que la modernisation des réseaux de transport et de distribution.
Face à la dépendance chronique aux importations de gaz iranien, que Téhéran suspend fréquemment, Washington a demandé à Bagdad d’accélérer les démarches visant à éliminer tous les achats de gaz iranien. La précédente administration américaine n’a pas renouvelé en mars une dérogation autorisant l’Irak à importer de l’électricité de l’Iran.
Selon Farhad Alaaldin, conseiller du Premier ministre irakien pour les Affaires étrangères, le gouvernement a mis en place un plan pour garantir son autonomie énergétique et stabiliser l’alimentation électrique. Il a également souligné que ce nouvel accord traduit la volonté de s’appuyer sur des entreprises disposant des technologies nécessaires à la reconstruction du secteur.